L’Arabie Saoudite et ses alliés, qui ont rompu leurs relations diplomatiques et fermé leurs frontières avec le Qatar début juin, lui ont transmis une liste de demandes en vue d’une sortie de crise jugée irréalisable par l'émirat.
Pour rétablir des rapports normaux avec Doha, Riyad, Le Caire, Abou Dhabi et Manama exigent en effet que le pays coupe tout contact avec les «organisations terroristes». L’appellation désigne Daesh, al-Qaida et le Hezbollah, mais également les Frères musulmans et plusieurs partis politiques d’opposition égyptiens, émiratis et bahreïnis.
Al-Jazeera dans le viseur
Les puissances du Golfe réclament en outre la clôture de la chaîne Al-Jazeera, la limitation des relations entre Doha et Téhéran ou encore la fermeture de la base militaire turque installée au Qatar, le tout dans un délai de dix jours.
Cette liste n’est «pas destinée à combattre le terrorisme mais à empiéter sur la souveraineté du Qatar», ont déploré les autorités du pays. Elles bénéficient sur ce point du soutien du président turc Recep Tayyip Erdogan. Le dirigeant, qui a commencé à envoyer des vivres à l’émirat, isolé par le blocus imposé par l’Arabie Saoudite, a dénoncé hier une démarche «contraire au droit international».
De son côté, le ministre émirati des Affaires étrangères Anwar Gargash a accusé dans Le Monde le Qatar de «se livrer à des enfantillages» en divulguant la liste de conditions. Dans ce contexte, la médiation entreprise par le Koweït semble encore loin d’aboutir.