Depuis le 7 juin, partager, retweeter, ou liker un post qui montre une «expression de sympathie» pour le Qatar est interdit aux Émirats Arabes Unis.
Cette décision radicale intervient après que les pays du golfe ont totalement rompu les relations avec le Qatar, pays accusé par ses voisins, et en particulier l'Arabie Saoudite, de soutenir financièrement le terrorisme.
Les Émirats Arabes Unis sont allées plus loin encore dans ce bannissement. D'après le procureur général Hamad Al Shamsi, en cas de cyber-soutien au Qatar, la peine de prison pourrait s'élever à quinze ans, et serait doublée d'une amende de 500.000 dirhams, soit 121.000 euros.
Il n'a, en revanche, pas précisé ce que le gouvernement considérait comme une «expression de sympathie», entretenant un certain flou sur ce que les internautes pouvaient faire, ou pas.
Des internautes toujours surveillés
Le site motherboard rapporte que les Émirats ont l'habitude de surveiller leurs citoyens sur les réseaux sociaux. Ils mettent en avant l'exemple d'Abdulla, un professeur de Sciences Politiques actif sur le net, détenu dix jours en janvier pour avoir publié un post jugé trop critique contre son gouvernement. Surveillés et arrêtés au moindre pas de côté, risquant des peines très lourdes, les internautes n'ont pas d'autres choix que de se plier aux règles. A propos de son emprisonnement, Abdulla en vient même à déclarer : «Il n'y a pas de quoi se plaindre, je suis allé trop loin et j'en retiens la leçon avec plaisir.»