Un jeune homme a été aperçu jouant l'hymne national du Venezuela au violon au beau milieu d’un violent affrontement entre policiers et manifestants à Caracas, le 8 mai dernier.
Simplement vêtu du drapeau national, il n’a pas cessé de jouer tandis que les grenades lacrymogènes et autres cocktails Molotov fendaient l’air, à quelques mètres de lui, Plaza Jose Marti. Seul son casque, peint aux couleurs du drapeau vénézuélien, le protégeait des projectiles.
Hoy vi una verdadera muestra de realismo mágico. Un manifestante tocaba su violín mientras la PNB lanzaba lacrimógenas y perdigones pic.twitter.com/Xhg7NNBkX8
— Iván Ernesto Reyes (@IvanEReyes) 8 mai 2017
La vidéo a été filmée par Ivan Ernesto Reyes, un journaliste reporter d’images chez Efecto Cocuyo, un média indépendant. Lorsqu’il a entendu la mélodie d’un violon parmi les bruits de guerre, le journaliste a d’abord cru que de la musique était diffusée par des haut-parleurs. «Nous nous sommes retournés pour regarder [d’où la musique provenait], et nous avons vu le gamin», a-t-il affirmé à CNN.
L’espace d’un instant, Ivan Ernesto Reyes a perdu le musicien de vue, avant de le retrouver au milieu de la foule : «Il était là, debout, jouant l’hymne du Venezuela, entouré d’une bande de gamins qui semblaient vouloir le protéger». «Il y avait des bombes, des gaz lacrymogènes et la répression, mais il a continué de jouer. Il ne s’est pas arrêté», a-t-il témoigné.
Le journaliste a publié la vidéo sur son compte Twitter, qualifiant l’instant de «réalisme magique». «Aujourd’hui, j’ai assisté à un véritable exemple de réalisme magique. Un manifestant jouait du violon tandis que les gardes nationaux jetaient des gaz lacrymogènes et des projectiles», écrit-il sur le réseau social.
Un jeune violoniste tué la semaine dernière
Ces scènes de violence sont devenues monnaie courante au Venezuela : depuis le 29 mars, date à laquelle la Cour suprême a prononcé la dissolution du Parlement pour s’emparer des pouvoirs législatifs, les manifestants défilent continuellement dans les rues. Ils protestent contre la politique jugée tyrannique du président Nicolas Maduro, réclamant l’organisation d’élections anticipées.
Depuis le début des protestations, au moins trente-six personnes sont décédées, et 750 manifestants ont été blessés. Parmi les morts figure Armando Cañizales, un violoniste âgé de dix-huit ans, tué par balle mercredi dernier. Lors de ses funérailles, l’hymne national du Venezuela, la Gloire du Peuple brave, avait été joué par ses amis.