Des milliers de personnes ont manifesté ce mardi 11 avril dans toute l'Argentine contre les meurtres impunis de jeunes femmes, après un nouveau féminicide.
Les funérailles de Micaela Garcia, violée et assassinée à 21 ans, ont réuni des milliers de personnes dans un stade à Concepcion del Uruguay, dans la province argentine d'Entre Rios. La foule s'est ensuite répandue dans les rues de la ville, demandant justice pour cette nouvelle victime de «féminicide», un mot intégré en 2012 au code pénal du pays, où des centaines de femmes sont tuées chaque année.
Micaela Garcia, attaquée à la sortie d'une boîte de nuit, était elle-même une militante du mouvement «Ni una menos» (Pas une [femme] de moins), lancé en 2015 à la suite du viol et du meurtre d'une adolescente de 14 ans.
#MicaelaSomosTodos #NiUnaMenos #SomosMicaela
En Concepción del Uruguay pic.twitter.com/wW6xbDWcuq— Movimiento Evita (@MovimientoEvita) 11 avril 2017
322 féminicides en 2016
Depuis lors, le collectif a été très actif, dénonçant systématiquement les assassinats de femmes. D'importantes manifestations avaient notamment été organisées en décembre dernier, après le meurtre d'une jeune fille de 16 ans. Au total, les différentes ONG ont comptabilisé 322 féminicides l'année dernière.
La mort de l'étudiante, qui se destinait à devenir professeur d'éducation physique, a entrainé des manifestations spontanées dans tout le pays, et notamment dans la capitale, Buenos Aires, contre ces crimes mais également contre le système judiciaire, jugé trop laxiste envers leurs auteurs.
De fait, le suspect du meurtre de Micaela Garcia avait été libéré l'an dernier, alors qu'il avait été condamné à neuf ans d'emprisonnement pour viols en 2012. Une pétition circule pour demander la démission du juge qui a procédé à sa remise en liberté. Le président Mauricio Macri a lui-même dénoncé le magistrat.