Une équipe de chercheurs basée au Royaume Uni a mis au point un tamis en graphène capable de filtrer le sel de l'eau de mer.
Ce dispositif pourrait changer la vie de millions de personnes qui n'ont pas d'accès direct à l'eau potable. Un enjeu majeur pour l'avenir, puisque l'ONU prévoit que 14% de la population mondiale sera confrontée à des pénuries d'eau en 2025. D'autant que les effets du réchauffement climatique contribuant à réduire les sources d'eau en milieu urbain, les pays industrialisés, a priori moins concernés, investissent eux aussi dans des processus de désalinisation.
Graphene sieve makes seawater potable https://t.co/Bjd66BcWeD
— UPI Science News (@UPIsciencenews) 3 avril 2017
Isolé pour la première fois en 2004, le graphène est présenté comme l'un des matériaux les plus prometteurs pour les technologies du futur. Mais les tamis en graphène ont longtemps été considérés comme impossibles à produire au niveau industriel.
Or, dans leur étude publiée dans la revue Nature Nanotechnology, des scientifiques de l'université de Manchester expliquent que la plupart des difficultés peuvent être résolues grâce à un dérivé chimique, l'oxyde de graphène. En effet, alors que le graphène est complexe et très couteux à produire, l'oxyde de graphène peut être obtenu facilement en laboratoire.
Pour l'heure, les dispositifs de désalinisation à travers le monde utilisent des membranes en polymère. La prochaine étape pour les chercheurs de Manchester sera donc de comparer l'efficacité de ces deux matériaux. «Le but ultime, c'est de créer un dispositif qui produira de l'eau potable à partir de l'eau de mer ou de l'eau usée à un coût énergétique minimal», explique l'un des auteurs de l'étude, le professeur Ran Devanathan, cité par la BBC.