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Les civils pris au piège à Mossoul

A Mossoul, les civils sont les premières victimes du conflit A Mossoul, les civils sont les premières victimes du conflit[Khalid Mohammed/AP/SIPA]

Prises en étau entre l’armée et les jihadistes, les populations irakienne et syrienne subissent les atrocités du conflit. Et la situation semble empirer chaque jour.  

«Leur protection est une priorité.» Présent hier en Irak, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exprimé l’inquiétude de la communauté internationale concernant les civils pris au piège dans Mossoul. Dans la ville, les combats continuent de faire rage entre Daesh et les forces irakiennes, soutenues par la coalition. La veille, déjà, le pape François avait lancé un appel pour sauver ces habitants, dont la situation ne cesse d’empirer. 

La deuxième ville d’Irak est en effet le théâtre d’affrontements réguliers depuis mi-février. L’ONU estime que 600 000 civils y sont encore piégés, soumis depuis plus de deux ans aux ordres des jihadistes. Ces derniers n’hésitent d’ailleurs pas à les utiliser comme boucliers humains. «Daesh installe ses snipers sur les toits puis rassemble beaucoup de gens dans les maisons en dessous. Ils savent que l’armée irakienne et la coalition doivent prendre des précautions» en cas de frappes, explique Nina Walch, coordinatrice des conflits armés chez Amnesty International.

Daesh installe ses snipers sur les toits, puis rassemble beaucoup de gens dans les maisons en dessous.Nina Walch, coordinatrice des conflits armés chez Amnesty International

Malheureusement, la présence de civils sur le champ de bataille n’empêche pas toujours les bombardements de l’armée. Au total, plus de 300 citoyens ont ainsi été tués dans l’ouest de la ville depuis mi-février, sans que personne ne sache véritablement combien de morts sont imputables au groupe terroriste ou à la coalition internationale.

Pour ne rien arranger à ces horreurs, la situation humanitaire sur place devient critique. «Personne ne peut rentrer dans la vieille ville aujourd’hui», précise Nina Walch, «mais nous savons par des témoignages que les habitants commencent à manquer de médicaments et de nourriture, et affrontent une pénurie d’eau critique». Et pour ceux qui sont évacués ou qui parviennent à fuir, les perspectives ne sont guère meilleures. La plupart gagnent des camps de déplacés dressés à la hâte, généralement précaires, et parfois ciblés par des attaques.  



Le scénario se répète

La catastrophe humaine observée à Mossoul n’est malheureusement pas un cas isolé dans la région. Que les combattants soient de Daesh, des forces gouvernementales ou membres de troupes rebelles, les civils se retrouvent en première ligne, retenus prisonniers, assiégés ou bombardés.

Malgré des contextes très différents, ce scénario a déjà été constaté à Homs, Damas ou encore Alep, et menace aujourd’hui des villes comme Raqqa et Idleb (Syrie). A chaque fois, il provoque le chaos et oblige des familles entières à fuir leur foyer. Ainsi, en six ans, le conflit syrien a entraîné le départ de plus de 5 millions de personnes et provoqué la mort plus de 320 000 autres, tandis que 145 000 sont portées disparues.

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