François Hollande a estimé mercredi que le Brexit «sera douloureux pour les Britanniques», s'exprimant en marge d'un déplacement en Indonésie après la notification officielle par Londres de sa volonté de quitter l'Union européenne.
«Je pense que ce sera douloureux pour les Britanniques», a déclaré le président français devant des journalistes, estimant que le Brexit allait «obliger l'Europe à aller de l'avant, sans doute avec des vitesses différentes», ce qui d'ailleurs, selon lui, «a toujours été». Jugeant la procédure de sortie de l'UE «irréversible», François Hollande a souligné qu'elle ne pouvait «pas aller au-delà» de deux ans. «Ca se terminera par un accord commercial entre le Royaume-Uni et l'Europe, souhaitons que ce soit le meilleur accord commercial possible, et pour l'Europe, et pour le Royaume-Uni», a-t-il enchaîné.
Le chef de l'Etat français a exclu «un système intermédiaire». Il a également prôné «le respect» de l'Europe envers les Britanniques mais aussi des Britanniques envers les ressortissants européens qui vivent sur leur territoire. Si le Brexit est «douloureux sentimentalement» pour les Européens, il sera «douloureux économiquement» pour les Britanniques, a-t-il poursuivi, observant que «ça a commencé d'ailleurs avec des entreprises qui commencent à s'installer en France». Pour autant, a-t-il ajouté, «ce n'est pas notre intention non plus de punir (les Britanniques) pour le principe».
«Ca a un coût pour le pays qui sort»
A quelques semaines de l'élection présidentielle en France, François Hollande qui ne s'est pas représenté, a jugé que le Brexit était «très important dans le débat électoral». Evoquant les candidats qui «prônent la sortie de la France de l'Union européenne et de la zone euro», il a souligné : «ça a un coût pour le pays qui sort en termes de travail, de libre-circulation, en termes financiers, parce que le Royaume-Uni va être obligé de payer».
Pour François Hollande toutefois, «il y aura forcément un accord» et au pire, «un accord a minima» sur les échanges commerciaux et les barrières douanières. Mais «ça va être long, très lourd», a-t-il auguré. Il s'exprimait après avoir rencontré la communauté française de Jakarta, dernier rendez-vous à l'agenda de son ultime tournée diplomatique qui l'avait déjà mené depuis dimanche à Singapour et en Malaisie.