L’adhésion était devenue improbable, elle pourrait s’avérer impossible. La Turquie s’est encore éloignée, ce week-end du 19 mars, de toute perspective de rapprochement avec l’Union européenne, Ankara enchaînant les provocations dans un contexte déjà tendu.
Samedi 18 mars, Recep Tayyip Erdogan a notamment évoqué sa volonté de rétablir la peine de mort, alors que son abolition fait partie des conditions préalables pour intégrer l’UE.
Une telle mesure acterait donc la fin des ambitions de la Turquie sur ce point, comme l’a souligné hier le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, dans une interview au quotidien allemand Bild.
"Plus question d'adhésion de la #Turquie à l'#UE en cas de peine de mort", prévient Jean-Claude Juncker https://t.co/lt0uMJQR1U
— RTSinfo (@RTSinfo) 19 mars 2017
Or, bien que les négociations entre Ankara et Bruxelles en vue d’une adhésion soient depuis plusieurs années au point mort, la Turquie n’a jamais officiellement renoncé pour autant.
Une rhétorique outrancière
Mais ces dernières semaines, la situation s’est considérablement envenimée. En cause, des meetings pro-Erdogan annulés dans certaines villes d’Europe, notamment en Allemagne, ce qui a valu des insultes répétées de Recep Tayyip Erdogan contre Angela Merkel.
La tenue à Francfort, samedi, d’une grande manifestation kurde en faveur de la démocratie en Turquie n’a rien arrangé.
L’ambassadeur d’Allemagne a été convoqué à Ankara, et Recep Tayyip Erdogan a une nouvelle fois accusée Angela Merkel de «pratiques nazies» lors d’un discours télévisé. Quelques jours plus tôt, les Pays-Bas, qui avaient également empêché la venue de ministres turcs, étaient attaqués dans les même termes.
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Cette rhétorique outrancière s’inscrit pour l’homme fort d’Ankara dans le cadre d’une campagne musclée en faveur d’une réforme constitutionnelle visant à élargir ses pouvoirs, soumise au référendum le 16 avril.
Recep Tayyip Erdogan espère galvaniser la frange ultra-nationaliste de son électorat en attaquant l’Europe.