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Fethullah Gülen, ex-allié puis ennemi du président turc Recep Tayyip Erdogan, est mort

Le décès du prédicateur musulman Fethullah Gülen à l’âge de 83 ans a été confirmé ce lundi par la Turquie. [Charles MOSTOLLER/REUTERS]

Le décès du prédicateur musulman Fethullah Gülen à l’âge de 83 ans a été confirmé ce lundi par la Turquie. Ce dernier vivait aux Etats-Unis depuis 1999 après avoir été accusé par Ankara d'être derrière une tentative de coup d'Etat en juillet 2016.

La Turquie a confirmé lundi la mort aux Etats-Unis du prédicateur musulman Fethullah Gülen, ennemi juré du président turc Recep Tayyip Erdogan, annoncée initialement par des proches du mouvement.  

«Le chef de cette sombre organisation est mort», a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan lors d'une conférence de presse à Ankara, disant s'appuyer sur les informations des services de renseignement turcs.  

Les proches du prédicateur musulman Fethullah Gülen, ennemi juré de Recep Tayyip Erdogan, ont annoncé sa mort lundi aux Etats-Unis, où il résidait depuis 1999, selon l'information reprise par les médias officiels turcs. Le prédicateur est décédé «la nuit dernière à l'hôpital où il avait été emmené», a ainsi déclaré la télévision publique TRT. 

«Le révérend Fethullah Gülen qui a passé chaque instant de sa vie à servir la religion bénie de l'islam et l'humanité a marché aujourd'hui (20 octobre) vers les horizons de son âme», a de son côté écrit Herkul, un compte X interdit en Turquie et premier à avoir relayé le décès de Fethullah Gülen «le 20 octobre». «Des informations détaillées sur les procédures d'inhumation seront partagées (ultérieurement) avec le public», a-t-il ajouté. 

Des réactions tardives 

A la base du mouvement Gülen, aussi appelé Hizmet («Service», en turc), à la tête d'un réseau d'écoles à travers le monde, Fethullah Gülen s'était installé de son plein gré en Pennsylvanie, aux Etats-Unis, depuis 1999.   

Le prédicateur, accusé par le pouvoir turc de diriger un groupe «terroriste», affirmait qu'il ne s'agissait que d'un simple réseau d'organisations caritatives et d'entreprises. 

Bien qu'abondamment commentée sur les réseaux sociaux et en direct par les télévisions en Turquie, la mort de Fethullah Gülen n'a pas immédiatement suscité de réaction de la part des autorités ni de la classe politique. 

Déchu de sa nationalité 

En exil, il échappait ainsi à Ankara. Autrefois allié de Recep Tayyip Erdogan, il était accusé de terrorisme depuis qu'un scandale de corruption, orchestré par des magistrats acquis à la nébuleuse guléniste, avait éclaboussé fin 2013 des proches de l'alors Premier ministre. 

La question sera de savoir si le président Recep Tayyip Erdogan, qui en fait son ennemi juré, autorisera le retour de sa dépouille en Turquie. 

La Turquie, qui le considère comme un «traitre» - et qualifie le mouvement de «Fetö» (acronyme pour Organisation terroriste de Fethullah Gülen) - l'avait déchu de sa nationalité en 2017. 

Après le coup raté du 15 juillet 2016, le chef de l'Etat a fait et fait encore procéder régulièrement à des vagues d'arrestations dans les rangs des gülénistes et exigeait de ses alliés l'extradition de tout membre du réseau ou proche de l'imam. 

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