L'héritier du géant sud-coréen Samsung a été arrêté vendredi dans le cadre d'une enquête pour corruption et trafic d'influence qui a mené à la destitution de la présidente du pays Park Geun-Hye, a annoncé la justice sud-coréenne.
«Il est avéré qu'il est nécessaire d'arrêter (Lee Jae-Yong), à la lumière d'une nouvelle charge et de nouvelles preuves», a indiqué dans un communiqué un porte-parole du tribunal. Vice-président de Samsung Electronics et fils du président du groupe, Lee Jae-Yong, 48 ans, est accusé d'avoir versé près de quarante millions de dollars de pots-de-vin à la confidente de l'ombre de la présidente Park Geun-Hye en échange de faveurs politiques.
Lee Jae-Yong a été incarcéré dans un centre réservé à la détention provisoire après une comparution jeudi devant le tribunal de Séoul où les juges ont examiné la demande d'arrestation le concernant. Le patron de fait du premier conglomérat sud-coréen avait déjà été interrogé plusieurs fois dans cette affaire qui secoue le pays et a entraîné la destitution de la présidente.
Soupçons de corruption, d'abus de biens sociaux et de parjure
Il y a un mois, l'équipe spéciale d'enquêteurs avait envoyé une onde de choc au sein du conglomérat en requérant l'arrestation de Lee Jae-Yong pour des soupçons de corruption, d'abus de biens sociaux et de parjure. Mais la justice avait alors refusé de délivrer un mandat d'arrêt, estimant que les preuves n'étaient pas assez solides.
Les enquêteurs, qui disent avoir mis au jour de nouveaux éléments à charge, avaient renouvelé leur demande de mandat d'arrêt.
Le scandale est centré autour de Choi Soon-Sil, amie de quarante ans de la présidente. Celle-ci est soupçonnée de s'être servie de son entregent pour contraindre les grands groupes industriels à «donner» près de soixante-dix millions de dollars à des fondations douteuses sous son contrôle. Park Geun-Hye est accusée elle de collusion, et d'avoir permis à Mme Choi de se mêler des affaires de l'Etat sans détenir le moindre titre officiel.
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Les enquêteurs cherchent en particulier à savoir si les versements effectués par Samsung ont servi à acheter le feu vert du gouvernement à une fusion controversée entre deux de ses entités en 2015. Cette opération - réunissant Samsung C&T et Cheil Industries - avait été dénoncée par de multiples actionnaires qui estimaient que C&T avait été délibérément sous-évaluée.