Le président américain Donald Trump a menacé jeudi de couper les financements fédéraux de l'université de Berkeley, où des manifestants ont violemment protesté la veille contre la venue d'un éditorialiste du site d'extrême droite Breitbart.
«Si l'UC Berkeley ne permet pas la liberté d'expression et pratique la violence sur des personnes innocentes qui ont des points de vue différents - PAS DE FONDS FEDERAUX ?», a écrit Donald Trump sur Twitter.
If U.C. Berkeley does not allow free speech and practices violence on innocent people with a different point of view - NO FEDERAL FUNDS?
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 2 février 2017
Scandant «faites-le taire», des centaines de manifestants, pour la plupart des étudiants, ont brisé mercredi soir des vitres sur le campus, mis le feu à des palettes en bois et jeté des pierres sur la police qui a répondu par des tirs de gaz lacrymogène.
Conférence d'une figure de l'extrême droite
La police a bouclé le périmètre et l'université a finalement annulé la conférence qui devait se tenir à guichets fermés du représentant de Breitbart, Milo Yiannopoulos. Fervent partisan de Donald Trump, qu'il avait appelé «Daddy» (Papa) pendant la campagne, M. Yiannopoulos est l'une des figures de l'extrême droite américaine, nationaliste et pro-Blancs.
Spécialisé dans les nouvelles technologies et connu sur les réseaux sociaux pour son ton provocateur, il avait été banni de Twitter en juillet pour avoir alimenté des attaques contre l'actrice noire américaine Leslie Jones. Alors que Mme Jones se plaignait d'avoir reçu un déluge de messages parfois racistes depuis la sortie du film «S.O.S. Fantômes», Milo Yiannopoulos l'avait accusée de se poser en victime et l'avait traitée d'illettrée.
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Le site d'information Breitbart a apporté un soutien actif à Donald Trump pendant la course à la Maison Blanche.
Les responsables des universités concernées ont souligné qu'ils n'étaient pas à l'origine de ces invitations ni ne partageaient les idées de M. Yiannopoulos mais qu'ils ne pouvaient s'opposer à sa venue, devant garantir la liberté d'expression. «Les points de vue, les tactiques et le discours de M. Yiannopoulos sont profondément contraires à ceux du campus mais l'université de Berkeley est attachée à la Constitution, à la loi et aux valeurs et principes de la communauté, y compris la liberté d'expression de l'éventail des opinions et des points de vue», avait fait valoir le président de l'université Nicholas Dirks.
Bastion des défenseurs de la liberté d'expression
Le campus de Berkeley est connu pour avoir été un bastion des défenseurs de la liberté d'expression dans les années 60. Plus de 100 étudiants de Berkeley avaient signé deux lettres adressées à la direction pour exiger l'annulation de cet événement. «Énergiquement opposés à ses opinions», ils condamnaient en particulier le «comportement dangereux» selon eux de Milo Yiannopoulos. Des manifestations similaires le mois dernier à l'université californienne de Davis avaient également empêché l'organisation d'une conférence de M. Yiannopoulos. Dans les deux cas, il avait été invité par des groupes d'étudiants conservateurs.