Depuis la «Marche des Femmes», qui a rassemblé 500 000 personnes au lendemain de son investiture, le 20 janvier, la mobilisation ne cesse de grandir contre Donald Trump.
En moins de deux semaines, le président américain a réalisé une grande part ce que craignaient ses détracteurs, et fait mentir ceux qui pensaient qu’il s’adoucirait. Car ce sont bien ses promesses de campagne qu’il met à exécution. À commencer par l’interdiction d’entrer sur le territoire américain pour les ressortissants de certains pays musulmans, mesure qui a fait basculer une partie du pays dans la fronde.
Une contestation protéiforme
À l’annonce du décret, de nombreux Américains se sont rendus dans les aéroports pour manifester. «Laisser-les entrer !», scandaient ainsi 2 000 personnes rassemblées samedi à l’aéroport JFK de New York. Et la contestation ne se limite pas à la société civile.
Des diplomates ont également protesté, utilisant un canal officiel dit de «dissidence». Au parti démocrate, la dénonciation est aussi unanime. Le Sénateur du Vermont Bernie Sanders, ultime concurrent d’Hillary Clinton à la primaire, a notamment déploré une pratique «inconstitutionnelle».
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Quant aux Républicains, censés soutenir Donald Trump, ils ne sont pas en reste. «Notre gouvernement a la responsabilité de défendre les frontières, mais d’une manière qui garantisse notre sécurité et défende tout ce qui rend les États-Unis honnêtes», a ainsi déclaré le sénateur John McCain, ancien rival de Barack Obama à la présidentielle.
L’ex-locataire de la Maison Blanche est d’ailleurs sorti de son (bref) silence pour encourager les Américains à se mobiliser.
La contestation a même gagné les milieux d’affaires, traditionnellement discrets. Les patrons d’entreprises de la Silicon Valley comme Facebook ou Apple ont appelé à suspendre le décret, auquel se sont également opposés les PDG de Goldman Sachs et de Ford. Quant aux dirigeants étrangers, ils ont été nombreux, d’Angela Merkel à Hassan Rohani, à déplorer les décisions de Washington.
Des revendications sans suite
Cette contestation générale ne semble pas perturber Donald Trump, qui s’est jusqu’à présent contenté d’éloigner les personnalités les plus bruyantes, comme la ministre intérimaire de la Justice, limogée lundi soir. Le président, qui a fait campagne contre l’immigration, compte bien aller au bout de ses promesses.
A ceux qui lui reprochent d’agir de manière précipitée, il a répondu lundi dans un tweet: «Si l’interdiction avait été annoncée une semaine avant, les “méchants” se seraient précipités dans notre pays pendant cette semaine». Les médias sont quant à eux accusés de diffuser des «fausses nouvelles». «Tout se passe très bien avec très peu de problème», a résumé sur Twitter le président américain.