Comme la France, la Belgique, la Bulgarie ou certaines régions suisses, l’Autriche veut interdire le port du voile islamique intégral dans les lieux publics. Une mesure qui s'inscrit dans un plan de la coalition centriste au pouvoir confrontée à la progression de l'extrême droite.
«Le voile intégral sera interdit dans l'espace public», a déclaré le chancelier social-démocrate (SPÖ) Christian Kern lors de la présentation de ce plan d'action préparé avec son allié conservateur (ÖVP), qui couvre de nombreux champs allant de la réforme du marché du travail à la sécurité.
«Nous adhérons au principe d'une société ouverte, ce qui suppose une communication ouverte», justifie la coalition à propos de cette interdiction. Le gouvernement autrichien souhaite en effet, après consultation des communautés religieuses, «proposer une loi de neutralité», a indiqué le chancelier citant les postes de magistrats, policiers ou militaires.
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Cette loi ne ciblera pas spécifiquement le voile pour «ne pas donner aux 600.000 musulmans en Autriche le sentiment qu'ils ne font pas partie de notre société», a ajouté M. Kern. Le ministre autrichien des Affaires étrangères Sebastian Kurz avait suscité la controverse, au début de l'année, en exigeant un loi interdisant spécifiquement le port du foulard dans la fonction publique.
Sous pression de nombreux tiraillements internes, la coalition entre SPÖ et ÖVP, au pouvoir depuis 2007, tente de se relancer depuis l'arrivée, au printemps 2016, de Christian Kern au poste de chancelier, alors que de nombreux observateurs pronostiquent des législatives anticipées avant le terme prévu, en 2018.
Dans cette hypothèse, le FPÖ, formation d'extrême droite, est régulièrement donné en tête des intentions de vote. Le nouveau programme de travail de la coalition met notamment l'accent sur la sécurité et l'intégration des immigrés. Il prévoit ainsi la possibilité de placer sous surveillance électronique les jihadistes de retour de Syrie et d'Irak et l'obligation pour les réfugiés et demandeurs d'asile de signer un «contrat d'intégration» d'un an.
Le gouvernement souhaite aussi limiter l'accès au marché du travail autrichien aux travailleurs détachés de l'UE et créer 70.000 nouveaux emplois d'ici 2018.