Si Salah Abdeslam n’est guère bavard depuis son arrestation en Belgique en mars dernier, son cousin, Abid Aberkan, qui l’hébergeait lors des derniers jours de sa cavale à Molenbeek, l’est un peu plus.
Ainsi, cet homme qui avait permis au seul survivant du commando terroriste du 13 novembre de trouver un refuge après la fusillade de la rue du Dries à Forest, a expliqué aux enquêteurs que Salah Abdeslam avait bien l’intention de mourir en kamikaze lors des attentats de Paris. Seulement, sa ceinture explosive «n’a pas fonctionné», selon RTL.
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Toujours selon ce cousin qui a partagé le même toit que Salah Abdeslam trois jours seulement, du 15 au 18 mars 2016, le fugitif parlait avec «fierté» de son frère Brahim qui lui s’était fait sauter dans un café parisien. C’est Abid Aberkan qui est à l’origine, malgré lui, de l’arrestation de Salah Abdeslam. En voulant procurer des affaires et une arme à son cousin, il a mené tout droit les enquêteurs dans la planque du terroriste.
Muré dans le silence
Depuis son arrestation en Belgique et plus encore depuis son transfert en France, Salah Abdeslam s’est muré dans le silence et refuse de répondre aux questions des enquêteurs. Une ceinture d'explosifs qu'il avait probablement porté le jour des attentats avait été retrouvée le 23 novembre 2015 dans une poubelle de Montrouge. Les spéculations sont encore nombreuses pour savoir où il avait décidé de commettre son terrible forfait.
Entendu par un juge en novembre dernier, il est resté mutique et n'a pas sollicité l'aide d'un avocat. Mi-octobre, ses conseils avaient renoncé à le défendre, ayant «la conviction qu'il ne s'exprimera pas». Selon eux, les conditions de détention de leur ancien client, placé à l'isolement et sous vidéosurveillance 24h/24, expliquent son mutisme face aux juges.