En Irlande, l’avortement est un délit puni de quatorze ans de prison. Pour faire évoluer la loi, les Irlandais prévoient une forte mobilisation dans tout le pays.
Afin d’attirer l’attention du gouvernement sur la volonté d'une partie des Irlandais de légaliser l'avortement, le mouvement Strike 4 Repeal («grève pour l’abrogation») a appelé à une grève générale le 8 mars prochain. Il demande notamment aux Irlandaises actives de poser la journée en tant que congé annuel, et à celles qui ne travaillent pas de se désister de toute éventuelle tâche domestique.
Demande de référendum
«Nous préparons une grève d’envergure nationale le 8 mars prochain pour demander l’abrogation de la loi. Nous demandons à ce que le gouvernement irlandais organise un référendum pour abroger le huitième amendement d’ici le 8 mars, sans quoi l’Irlande fera grève», a expliqué le collectif, qui précise que les manifestants sont invités à porter du noir en signe de protestation.
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Le huitième amendement, c'est cette clause de la Constitution irlandaise qui accorde aux foetus les mêmes droits civiques qu'aux femmes enceintes. Il punit de quatorze ans de prison les femmes qui interrompraient leur grossesse, quand bien même celle-ci serait due à un viol ou à un rapport incestueux. Conséquence de cette loi, douze femmes traverseraient chaque jour la frontière vers le Royaume-Uni pour avoir accès à des soins légaux et propres, selon The Independant.
La modification de la Constitution de la République d'Irlande doit obligatoirement passer par un référendum. Sous la pression populaire, le gouvernement irlandais s’était donc engagé à consulter la population pour modifier cette clause et légaliser l’avortement, mais est finalement resté inactif. Résultat, la frustration et la colère grandit chez les féministes locaux.