Après vingt ans d’activité politique, dont huit à la Maison Blanche, Barack Obama s’apprête à monter pour la dernière fois à la tribune en tant que président des Etats-Unis.
Le souffle de ses discours a marqué bien au-delà des frontières américaines, et cette ultime allocution, en cette fin de mandat tendue, promet d’être émouvante. Le président a en effet choisi de faire ce mardi 10 janvier son discours d’adieux à Chicago, là où tout a commencé pour lui. Une façon de boucler la boucle, pour celui qui fut d’abord sénateur de l’Illinois.
Une empreinte indélébile
Premier président noir des États-Unis, Barack Obama a mené deux mandats historiques à bien d’autres égards. Lorsqu’il est arrivé au pouvoir en 2009, le pays était impliqué dans deux guerres, et faisait face à la pire crise économique depuis 1930.
«Dans ce contexte particulièrement difficile, il a essayé de mener une politique progressiste», souligne l’historienne des Etats-Unis Caroline Rolland-Diamond, évoquant notamment la mise en place d’un système inédit d’assurance maladie.
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Une volonté de progrès social qui trouve ses racines dans ses premiers engagements, qui n’étaient pas politiques mais associatifs, dans les années 1980 à Chicago.
Homme de dialogue, il a accordé une place centrale à la diplomatie, obtenant des succès dans ce domaine, comme le rétablissement des relations avec Cuba et l’accord avec l’Iran, mais délaissé l’engagement armé. Une prudence qui lui a parfois été reproché, notamment dans dans le cadre du conflit syrien.
Sur ce dossier, comme sur celui des violences raciales, Barack Obama a déçu. Il faudra attendre quelques années pour dresser son bilan, forcément contrasté.
A quelques jours de son départ, un petit Gif sur les meilleures images de Barack Obama par les photographes de l'AFP. Plus de solennité ici pic.twitter.com/cyjKRfJNo9
— AFP USA (@AFPusa) 8 janvier 2017
Mais au-delà de ses choix de gouvernement, il a aussi marqué par son style. Dirigeant «cool», coqueluche des médias, il s’est dans le même temps imposé comme un homme au-dessus de la mêlée, loin des scandales de la vie politique. Une maitrise de son image qui lui permet de quitter la Maison Blanche avec 55% d’opinions favorables. «C’était un président érudit et d’un calme imperturbable, ce qui risque d’être encore plus évident rétrospectivement, du fait du contraste avec son successeur Donald Trump», ajoute Caroline Rolland-Diamond.
Un nouveau départ ?
A 55 ans, Barack Obama pourrait dans les prochains mois renouer avec le travail social, notamment auprès des jeunes et des travailleurs précaires, comme il l’avait envisagé publiquement l’an dernier. Car même si les anciens présidents américains quittent traditionnellement la vie politique, il est peu probable qu’il renonce à toute forme d’engagement. Un poste de professeur de droit constitutionnel à Columbia, à New York, est aussi évoqué.
Pour l’heure, la famille Obama a prévu de rester à Washington jusqu’à la fin de la scolarité de la fille cadette du président, Sasha, en 2019. Une bonne excuse pour garder un œil sur la politique.