Evoquant sa politique contre le trafic de drogue devant des hommes d’affaires, le président philippin Rodrigo Duterte a affirmé avoir lui-même tué des criminels lorsqu’il était maire de Davao.
«A Davao, je le faisais personnellement, juste pour montrer aux gars de la police que si je peux le faire, pourquoi ne pourraient-ils pas le faire ?», a-t-il ainsi lancé. Une manière donc d’encourager les forces de l’ordre à suivre son exemple dans le cadre de sa bataille contre le trafic de drogue. Rodrigo Duterte est allé encore plus loin dans la provocation en évoquant son mode opératoire : «j’allais dans Davao avec une moto et je patrouillais dans les rues à la recherche de problèmes. Je cherchais vraiment l’affrontement pour pouvoir tuer».
Escadrons de la mort
Des propos qui semblent donc confirmer sa participation aux «escadrons de la mort» lorsqu’il dirigeait la plus grande ville du sud de l’archipel philippin. Selon des organisations de défense des droits de l’Homme, plus de 1.000 personnes dont des enfants ont été tués dans le cadre de ces «escadrons». En septembre dernier, un homme ayant appartenu à ces milices a accusé Rodrigo Duterte devant une commission d’enquête du Sénat d’avoir abattu un fonctionnaire et ordonné le meurtre d’opposants.
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Les nouvelles déclarations du président philippin s’inscrivent dans le cadre de sa violente bataille contre les trafiquants de drogue, initiée depuis son arrivée à la présidence. Il a multiplié les appels au meurtre de criminels et encouragé les citoyens à y participer. «Vous les dealers, les braqueurs et les vauriens, vous feriez mieux de partir parce que je vais vous tuer», avait-il notamment lancé lors d’un discours.
Et force est de constater qu’il a mis en application ses menaces. Selon les chiffres officiels de la police, plus de 2.000 personnes ont été tuées dans le cadre des opération anti-drogue. Plus de 3.000 autres Philippins ont par ailleurs été abattus dans des circonstances non-élucidées.