Le président Bachar al-Assad estime qu'une victoire à Alep sera une étape cruciale pour la fin de la guerre en Syrie, ignorant les appels à la trêve après la reprise par ses troupes de la Vieille ville et de la plupart des quartiers rebelles.
Acculés dans les derniers secteurs qu'ils contrôlent dans la partie orientale d'Alep (nord), deuxième ville et ex-capitale économique du pays, les rebelles syriens ont appelé mercredi à un cessez-le-feu immédiat de cinq jours et à l'évacuation des civils, piégés sous un déluge de feu depuis le début d'une offensive dévastatrice lancée le 15 novembre par le régime.
Six capitales occidentales, dont Washington, Paris et Londres, ont également demandé une trève, dénonçant une «catastrophe humanitaire». Ce projet de cessez-le-feu a été discuté en soirée à Hambourg (Allemagne), mais sans réelle avancée, par les chefs de la diplomatie américaine et russe, John Kerry et Sergueï Lavrov, dont le pays soutient militairement le régime.
M. Assad, fort de ses succès militaires, a exclu un cessez-le-feu à Alep, dans un entretien au journal syrien Al-Watan à paraître jeudi. «C'est vrai qu'Alep sera une victoire pour nous mais soyons réalistes, cela ne signifie pas la fin de la guerre. Néanmoins ce sera une étape énorme vers la fin» du conflit et «un tournant dans la guerre», a-t-il ajouté. Alep est le principal front du conflit, qui a fait depuis mars 2011 plus de 300.000 morts et poussé à la fuite plus de la moitié de la population.
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Appuyés par des combattants iraniens et du Hezbollah libanais, les soldats contrôlant les quartiers occidentaux d'Alep ont repris plus de 80% des quartiers rebelles dans la partie Est, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Sous une couverture aérienne intense (largages de barils d'explosifs, tirs d'obus ininterrompus), ils ont acculé les rebelles dans les derniers secteurs Sud. Mercredi, les prorégime ont remporté une victoire symbolique en reprenant la Vieille ville, coeur historique d'Alep, sans même combattre.
Les dernières zones encore aux mains des rebelles subissent d'intenses bombardements. Assiégés, les groupes rebelles ont réclamé que les civils «souhaitant quitter Alep-Est» puissent se rendre «dans le nord de la province d'Alep», où les insurgés contrôlent encore des secteurs. Le patron de l'ONU Ban Ki-moon, jugeant «déchirante» la situation des civils à Alep, a également réclamé un cessez-le-feu.
L'intensité des combats a accéléré l'exode de la population: 80.000 personnes ont fui Alep-Est depuis le 15 novembre, alors que 250.000 habitants y résidaient auparavant. Certains déplacés cherchent refuge dans les quartiers contrôlés par les prorégime, d'autres ont fui dans des quartiers encore aux mains des rebelles.