La plateforme de location en ligne américaine Airbnb a annoncé qu'elle allait désormais appliquer strictement, à partir du printemps 2017, une limite de 90 jours par an à la durée de location des logements à Londres par ses membres.
«Nous annonçons un changement dans notre système qui prévoira désormais des limites automatiques afin que les logements référencés à Londres ne soient pas partagés plus de 90 jours», a expliqué le prestataire sur son site internet, dans un message daté du jeudi 1er décembre.
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«Dans l'intérêt de tous»
Les loueurs mettant à disposition des logements vides ne pourront dépasser cette limite annuelle qu'à la condition expresse d'avoir obtenu l'autorisation des autorités locales. Cette autorisation administrative était déjà nécessaire sur le papier, mais des critiques accusaient la plateforme de ne rien faire pour forcer ses utilisateurs à la respecter. Airbnb a ajouté que cette nouvelle règle, qui sera appliquée à partir du printemps prochain, «permettra aux hôtes à Londres d'agir plus facilement dans l'intérêt de tous».
La plate-forme répond ainsi à une demande des autorités londoniennes. Ces dernières dénonçaient des comportements d'investisseurs professionnels qui refusent de louer leurs logements vides à l'année, afin de gagner plus d'argent avec des mises sur le marché de courte durée mais régulières via Airbnb.
«Un pas très positif»
Le maire adjoint de Londres chargé du Logement, James Murray, a salué «un pas très positif et bienvenue d'Airbnb», accompli après une série de discussions avec les autorités locales. Il a ajouté que la mairie de la capitale était en revanche totalement d'accord pour que les Londoniens puissent continuer de louer leur logement pendant de courtes périodes - par exemple lorsqu'ils sont en vacances -, et jugé qu'Airbnb permettait «de visiter Londres pour moins cher et plus facilement».
«Nous savons que la grande majorité des hôtes Airbnb à Londres sont des gens ordinaires qui partagent leur logement afin de pouvoir habiter dans l'une des villes les plus chères du monde», a aussi souligné la plateforme. «L'hôte typique Airbnb Londres gagne 3.500 livres (4.150 euros) en partageant son espace pour 50 nuits par an ; la communauté Airbnb a contribué à l'économie londonienne à hauteur de 1,3 milliard de livres l'an passé (1,5 milliard d'euros)», a-t-elle ajouté.
La plateforme vient d'annoncer une mesure comparable à Amsterdam, où elle a fixé une limite de 60 jours par an suite à des négociations menées avec la capitale hollandaise.
Ailleurs, les sanctions tombent
Airbnb est dans le collimateur de nombreuses agglomérations à travers le monde, ainsi que de l'industrie du tourisme qui estime que le succès de ces sites de location en ligne non soumis aux mêmes contraintes légales et fiscales représente une concurrence déloyale.
A Barcelone, la mairie a annoncé fin novembre son intention de sanctionner Airbnb et son concurrent HomeAway à hauteur de 600.000 euros chacune, pour avoir loué des logements sans les autorisations nécessaires. En octobre, l'Etat de New York avait entériné un texte qui augmente les amendes pour les personnes louant leur logement entier pour moins de 30 jours.