Des dizaines de milliers de personnes ont bravé samedi le froid et la neige et défilé à Séoul pour réclamer la démission de la présidente Park Geun-Hye empêtrée dans un retentissant scandale de trafic d'influence.
«Park, dégage!» scandaient les manifestants au son des tambours, en se dirigeant vers la Maison Bleue, le siège de la présidence dont les accès ont été bloqués par des milliers de policiers. En fin d'après-midi, quelque 350.000 manifestants participaient à la marche, selon les organisateurs qui espéraient à l'origine rassembler 1,5 million de personnes, la police les estimant pour sa part à 140.000. Des étudiants côtoyaient des familles et des moines bouddhistes en robe grise dans cette marche qui se tient dans la capitale pour le cinquième week-end consécutif.
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«Je ne pense pas que Mme Park démissionnera de son plein gré et nous devons faire entendre notre voix aussi fort que possible pour encourager le Parlement à la destituer», a déclaré à l'AFP Lee Seung-Cheol, un étudiant de 23 ans.Un sondage indiquait cette semaine que neuf sur dix Sud-Coréens veulent voir leur présidente partir. «Park dégage maintenant !», hurlaient des haut-parleurs installés sur des camions. Le rassemblement se déroulait dans une ambiance de kermesse malgré la température glaciale, les manifestants s'abritant sous des parapluies. De la nourriture et des tracts étaient distribués, et des vendeurs ambulants proposaient des bougies et des chaises, alors que certains manifestants dansaient au son d'une musique diffusée par des haut-parleurs.
«Ce pays appartient au peuple»
«Je suis venu ici parce que je voulais montrer à mes enfants que ce pays appartient au peuple, et non à ceux qui détiennent le pouvoir», affirme Shim Kyu-Il, 47 ans. «Nous voulons la démission de Park, qui a ruiné le pays», dit pour sa part Yank Duk-Jon, 53 ans, venu avec d'autres fermiers de la ville méridionale de Muan. Mme Park s'est excusée pour le scandale né autour de sa confidente de l'ombre, Choi Soon-Sil, accusée d'avoir usé de son amitié avec la présidente pour extorquer de l'argent aux conglomérats sud-coréens et de s'être mêlée des affaires de l'Etat sans occuper la moindre fonction officielle. La présidente dément ces accusations, les qualifiant de «fantasmes» fondés sur «l'imagination».
Mme Park s'était initialement dite prête à être entendue par le parquet mais son avocat vient de déclarer qu'elle ne répondrait plus qu'à une équipe d'enquêteurs indépendants qui doit être mise en place prochainement. Le mandat de Mme Park arrive à terme en février 2018. Un vote parlementaire sur une destitution de la présidente pourrait être organisé dès la semaine prochaine, un nombre croissant de représentants politiques soutenant la campagne de destitution menée par l'opposition.Les députés de l'opposition et les indépendants disposent d'une majorité de 171 sièges sur 300 à l'Assemblée nationale. Pour être adoptée, la destitution doit obtenir les deux tiers des voix.