Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé vendredi d'ouvrir les frontières pour laisser passer les migrants voulant se rendre en Europe.
Au lendemain d'un vote du Parlement européen demandant le gel des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, le président a réagi : «Lorsque 50.000 migrants se sont amassés au poste-frontière de Kapikule (à la frontière turco-bulgare), vous avez crié à l'aide. Vous avez commencé à vous demander : Que ferons-nous si la Turquie ouvre ses frontières ?», a déclaré Recep Tayyip Erdogan.
A lire aussi : Turquie : Erdogan le tout-puissant
«Ecoutez-moi bien. Si vous allez plus loin, ces frontières s'ouvriront, mettez-vous ça dans la tête», a déclaré le président turc lors d'un discours à Istanbul.
Un texte voté dans un contexte de fortes tensions
Dans une résolution non contraignante adoptée à une très large majorité à Strasbourg, les eurodéputés ont appelé jeudi à «un gel temporaire» du processus d'adhésion entamé en 2005 en raison de la répression «disproportionnée» en cours depuis le coup d'Etat avorté de juillet.
Le vote de ce texte survient dans un contexte de fortes tensions entre la Turquie et l’Union européenne, dont les relations déjà difficiles se sont dégradées après la tentative de putsch, qui a été suivie de purges d'une ampleur inédite visant notamment des opposants politiques kurdes, la police et des médias critiques.
L'accord sur les migrants pas respecté ?
Les déclarations d'Erdogan font écho aux craintes européennes que le régime turc ne renonce à appliquer l'accord sur les migrants signé en mars dernier avec l'UE et cesse de bloquer les flux de réfugiés qui tentent d'atteindre l'Europe. La Turquie compte sur son sol 2,7 millions de réfugiés syriens.
En contrepartie du pacte migratoire, Ankara réclame que ses ressortissants soient exemptés de visas pour l'espace Schengen, et a menacé à plusieurs reprises de rompre l'accord avec l'UE si ce dossier n'avance pas.