AT&T et Time Warner se sont employés lundi à défendre leur fusion face aux critiques de la classe politique américaine et au scepticisme des marchés à l'encontre de ce mariage qui va redessiner le paysage médiatique du pays.
«Nous ne sommes en compétition nulle part. Cette fusion est purement une intégration verticale» et non une consolidation, a martelé Randall Stephenson, le PDG de AT&T, qui va diriger le nouveau groupe dont les activités vont aller du téléphone à l'internet en passant par la télévision et surtout les créneaux très lucratifs des contenus et de la distribution.
Annoncée samedi, la fusion à 85,4 milliards de dollars a été notamment critiquée par le candidat républicain Donald Trump, qui y voit une «concentration» excessive de pouvoirs, mais a également soulevé des réserves dans le camp de sa rivale démocrate Hillary Clinton. «Cette fusion serait synonyme de hausse des prix et de peu de choix pour les Américains», a renchéri sur Twitter le sénateur Bernie Sanders, une des voix importantes de l'aile gauche du parti démocrate.
Crainte d'une hausse des prix des abonnements
AT&T est l'un des deux plus gros opérateurs télécoms aux Etats-Unis, avec plus de 142 millions d'abonnés au mobile, et un acteur important dans la diffusion télévisée payante avec DirecTV.
Time Warner, propriétaire des studios Warner Bros ainsi que des chaînes de télévision HBO et CNN, dispose d'un important catalogue de contenus recherchés dans le sport, le cinéma («Suicide Squad» ou «Fantastic Beasts»...) et les séries télévisées telles que «Game of Thrones», «The Wire» ou encore «Sex in the City» et «Les Sopranos».
Cette puissance des deux groupes dans leur secteur respectif fait craindre une hausse des prix des abonnements et une limitation des contenus pour les rivaux.