L'USS Zumwalt est présenté comme le destroyer américain du futur. Bardé d’électronique, furtif et puissant comme aucun autre navire avant lui, c’est surtout le bateau le plus cher jamais construit par les Etats-Unis : 7,5 milliards de dollars.
Il a officiellement été incorporé à l’US Navy samedi dernier lors d’une cérémonie à Baltimore, après une année de tests et de vérifications. Le navire frappe immédiatement par ses formes anguleuses et planes. Un profil qui le rendrait beaucoup plus difficile à détecter sur un radar qu’un destroyer conventionnel.
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«Selon l’US Navy, la signature radar est 50 fois inférieure à celle des précédents destroyers. Le témoignage d’un pêcheur de la région de Bath, qui a croisé la route du mastodonte lors de ses essais, est à ce titre intéressant. Il a en effet indiqué que, sur son radar, l’écho renvoyé par l’USS Zumwalt était minime, faisant passer le destroyer pour un minuscule bateau de pêche de 40 à 50 pieds (12 à 15 mètres)», écrit le site spécialisé Mer et Marine.
Sur le papier, l'USS Zumwalt passe également pour une arme redoutable. Jugez plutôt. Il dissimulerait 80 silos à missiles dans sa coque en forme de flèche. Il pourrait combattre avec les derniers chasseurs et les derniers hélicoptères mis en service par l’armée. Et surtout, il peut pilonner avec des pièces d’artillerie de 155 mm jusqu’à 100 km dans les terres. Cerise sur le gâteau, enfin, il sera capable d’utiliser de futures armes laser ou micro-ondes grâce à l’énergie de ses moteurs.
Le navire de Batman
«Si Batman avait un navire, ce serait l'USS Zumwalt» a ironisé l'amiral Harry B. Harris, Jr. qui commande l’armada américaine dans le pacifique où le navire sera affecté. «Il ne ressemble à aucun autres navires et peut faire des choses qu’aucun autre ne peut faire» a vanté un autre officiel. Un optimisme de bon ton alors que, pour beaucoup, l’USS Zumwalt résonne avant tout comme un programme militaire en échec.
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En effet, la Navy devait au départ en acquérir 32 exemplaires. Elle ne s’en fera finalement livrer que trois autres. La faute à un dérapage budgétaire conséquent et à une efficacité opérationnelle discutable. Certains critiquent le coût exorbitant de ce programme et comparent les 7,5 milliards de dollars (environ 6,8 milliards d'euros) dépensés pour un navire de cette classe aux 2,2 milliards de dollars (environ 2 milliards d'euros) nécessaires pour lancer un sous-marin nucléaire, bâtiment jugé plus efficace.
Deux autres navires de la même classe sont actuellement en construction et doivent sortir prochainnement des chantiers de Bath Iron dans le Maine. Il s'agira du Michael Mansoor et du Lyndon B. Johnson.