Un lycée danois était sous le feu des critiques mercredi pour avoir composé ses classes en fonction de l'origine ethnique des élèves.
Le lycée Langkaer à Tilst, en banlieue d'Aarhus, a expliqué avoir fixé à 50% la proportion maximale d'élèves d'origine étrangère dans trois classes de première année. De fait, les quatre classes restantes n'accueillent que des adolescents issus de l'immigration.
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80% d'élèves d'origine étrangère
Le proviseur, Yago Bundgaard, a rejeté toute accusation de discrimination et affirmé que l'objectif était de maintenir une mixité ethnique dans l'établissement en évitant la fuite des élèves blancs. «Pour qu'une vraie intégration ait lieu dans une classe, il faut des effectifs suffisants de chaque groupe», a-t-il déclaré à l'organisme public de télévision DR, estimant qu'il avait opté pour «la moins mauvaise solution».
Le lycée, qui accueillait 25% d'élèves d'origine étrangère en 2007, a vu cette proportion grimper à 80% parmi les nouveaux de première année à la rentrée 2016. Les élèves sont choisis en regardant s'ils ont «un nom à consonance danoise», mais ce critère est utilisé de manière «souple», a précisé le proviseur.
Un projet de loi actuellement examiné
Une ancienne députée d'origine turque, Özlem Cekic, a annoncé qu'elle dénoncerait cette politique auprès de la Commission pour l'égalité de traitement. «Quand un proviseur sépare les élèves bronzés des blancs dans un lycée, il envoie en partie un signal selon lequel les blancs doivent être protégés des bronzés», a-t-elle écrit sur Facebook.
«Répartir les élèves uniquement en fonction de la race ou de l'ethnicité est de mon point de vue clairement illégal», a déclaré une avocate spécialiste des discriminations raciales, Nanna Krusaa, à la chaîne TV2. La ministre de l'Education Ellen Trane Nørby a annoncé avoir demandé au lycée des précisions pour s'assurer que la loi était respectée et qu'elle examinait la possibilité d'un projet de loi pour assurer la mixité ethnique dans les lycées.
«Le problème fondamental est que nous avons au Danemark (...) des établissements avec un taux trop élevé d'élèves ayant des origines ethniques autres que danoises», a-t-elle écrit sur Facebook.