Un dessin publié dans le journal satirique Charlie Hebdo sur le séisme en Italie, qui a fait 292 morts, suscite l’indignation sur les réseaux sociaux ainsi que dans la sphère politique italienne.
Le dessin du caricaturiste Félix et publié cette semaine dans Charlie Hebdo montre des victimes du séisme meurtrier et les compare à des plats de pâtes. Deux personnes blessées sont ainsi associés à des «penne sauce tomate» et des «penne gratinées» tandis que les cadavres ensevelis sous les décombres portent la mention «lasagnes».
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Ce sont d’abord les internautes qui ont dénoncé le dessin de Charlie Hebdo, faisant part de leur colère. Sur Twitter, le hashtag #charliehebdo était l’un des plus commentés vendredi soir.
La liberté d'expression devrait s'arrêter là où la dignité d'un peuple commence . Vous êtes répugnants #CharlieHebdo pic.twitter.com/W5yKltYpIt
— Đαηтε (@Calabrese_Dante) 2 septembre 2016
#Vignette Non è mai satira quando si specula sulla morte e si offende razza e religione. Solo volgarità, barbarie ed ignoranza #CharlieHebdo
— Edoardo Lucarelli (@DodoLucarelli) 3 septembre 2016
«Il ne s’agit plus de satire quand on spécule sur la mort, qu’on offense les origines et la religion. Il s’agit seulement de vulgarité, de barbarie et d’ignorance».
Anche questa si chiama #libertàdiparola #CharlieHebdo #italianearthquake pic.twitter.com/MdBZmdTmto
— Dario Gelfo ® (@DGelfo) 3 septembre 2016
«Cela s’appelle la liberté d’expression».
Indignation des politiques
La polémique est telle que des politiques italiens sont également montés au créneau. «Ces dessins sont répugnants», a ainsi souligné vendredi le ministre de la Justice Andrea Orlando. Pietro Grasso, président du Sénat, a de son côté affirmé que s’il respecte «la liberté de la satire, de l’ironie», il a «aussi la liberté de dire que toute cela est dégoutant».
La presse italienne a également dénoncé Charlie Hebdo. Dans un édito, Corriere Della Serra juge ainsi que désormais «plus personne n’est Charlie», faisant référence à la vague de solidarité qui s’était spontanément déclenchée après l’attentat du 7 janvier contre le journal.
Face au tollé, l’ambassade de France à Rome s’est fendu d’un communiqué dans lequel il rappelle que «les opinions exprimées par les journalistes sont libres». Et d’ajouter : «le dessin de Charlie Hebdo ne représente en rien la position de la France».