Au moins 14 personnes ont été tuées dans un attentat à la bombe vendredi sur un marché de Davao, la plus grande ville du sud des Philippines, un acte qualifié de "terroriste" et attribué au groupe Abou Sayyaf par le président Duterte, ancien maire de la ville.
M. Duterte, maire de cette ville de deux millions d'habitants pendant près de deux décennies, s'y trouvait ce vendredi mais pas à proximité des lieux de l'attaque, selon son entourage. L'enquête sera traitée comme "une affaire de terrorisme", a immédiatement déclaré le chef d'Etat après s'être rendu sur le site de l'attentat, samedi matin, avant d'annoncer plus de pouvoirs pour l'armée.
Un peu plus tard, sa fille Sara Duterte, actuelle maire de la ville, a indiqué que "le cabinet du président" avait "confirmé qu'il s'agit de représailles d'Abou Sayyaf", un groupe islamiste qui a fait allégeance à l'organisation de Daesh. Dans un premier temps, le président avait évoqué deux groupes islamistes et des trafiquants de drogue comme possibles coupables.
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Le ministre de la Défense Delfin Lorenzana a également mis l'attaque sur le compte d'Abou Sayyaf. "Personne n'a encore revendiqué cet acte, mais nous ne pouvons que conclure qu'il a été commis par le groupe terroriste Abou Sayyaf, qui a encaissé de nombreuses pertes à Jolo au cours des dernières semaines", a-t-il dit. Dans la foulée, le président a décrété l'"Etat de non-droit" sur l'ensemble de l'archipel philippin, ce qui, selon ses conseillers, confère plus de pouvoirs à l'armée pour mener des opérations de maintien de l'ordre normalement dévolues à la police. M. Duterte, qui devait partir dimanche pour sa première tournée à l'étranger depuis son élection, en a annulé la première étape, Brunei. Il devrait toutefois se rendre comme prévu à partir de mardi au Laos pour un sommet régional puis en Indonésie.
L'explosion a eu lieu peu avant 23H00 locales (15H00 GMT) dans un marché animé où les gens dînaient, à proximité d'un hôtel prisé des touristes et des hommes d'affaires, qui n'a pas été touché. "Nous avons retrouvé des éclats provenant d'un engin explosif improvisé", a déclaré un porte-parole de la présidence, Martin Andanar, à la radio DZMM. Quatorze personnes ont été tuées et 67 blessées, selon un nouveau bilan fourni par la police. Près des lieux de l'explosion, des corps étaient mêlés aux débris de tables en plastique et de chaises. "La force de l'explosion était telle que j'ai été arraché du sol", a raconté à l'AFP Adrian Abilanosa, dont le cousin a été tué.