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Donald Trump reste sur la ligne dure

Donald Trump maintient sa ligne dure jusqu'au bout de la campagne. [Ralph Freso / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

Malgré les critiques, Donald Trump continue d’axer sa campagne sur l’immigration et de multiplier les provocations de toutes sortes.

«Il n’y a pas d’autre Donald Trump. Il n’a pas changé.» Ces mots prononcés hier par Hillary Clinton sonnent désormais comme une vérité. Car après son investiture comme candidat du parti républicain à la présidentielle, en juillet, et à quelques semaines de l’élection (le 8 novembre), on pouvait penser que le milliardaire mettrait de l’eau dans son vin. Qu’il irait chercher les indécis, les centristes, les républicains modérés, afin d’élargir son électorat. Mais en milieu de semaine, quelques jours après avoir évoqué un «assouplissement» de sa politique, Trump a remis la barre à droite.

Des mesures extrêmes contre l'immigration clandestine

A Phoenix (Arizona) quelques heures après une visite express au Mexique, Donald Trump a prononcé un discours incendiaire sur l’immigration clandestine, réaffirmant son principal axe de campagne. Assurant qu’un mur serait bien construit à la frontière américano-mexicaine, payé «à 100 %» par Mexico, il a dénoncé encore une fois le coût et le danger que représentent les migrants, citant notamment plusieurs affaires de meurtres. Une fois élu, il a assuré qu’il expulserait «dès la première heure» deux millions de clandestins «criminels». Un discours offensif, digne des premiers mois de sa campagne.

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«Après des changements de stratégie, il se recentre sur l’électorat qui l’a fait gagner les primaires : les républicains conservateurs», explique Olivier Richomme, maître de conférences à l’université Lumière Lyon-2, et auteur de De la diversité en Amérique (éd. Pups).

Un «retour aux sources» qui s’est également traduit par son changement d’équipe de campagne, et le choix comme directeur général de Stephen Bannon, un des agitateurs les plus influents de la sphère conservatrice. Enfin, Trump continue les attaques ad hominem contre Hillary Clinton, la «corrompue», et sur son équipe de campagne, n’hésitant pas à se servir des problèmes de vie privée de ceux-ci pour atteindre sa rivale.

Donald Trump s'est-il tiré une balle dans le pied ?

Reste à savoir si le fait de persister dans cette voie peut le mener à la Maison Blanche. Historiquement, tous les présidents américains ont dû ratisser le plus large possible pour être élu. En 2004, George W. Bush s’était ainsi prononcé pour la mise en place d’une union civile pour les homosexuels afin de rallier les voix centristes. Le vote des communautés noire et hispanique, des «minorités» majoritaires dans certains états, est également indispensable.

«Donald Trump a peut-être compris que c’était plié et ne veut pas être vu comme un politicien "normal", qui retournerait sa veste, suppose Olivier Richomme. Il pense déjà à l’après-élection et à la "marque" Trump qu’il a su imposer». Au risque de diviser un peu plus l’Amérique... 

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