Une guerre tragique et des comportements de cour d'école de la part de deux grandes puissances. La revendication par Moscou de la mort en Syrie du numéro deux de Daesh, Abou Mohammed al-Adnani, est «une blague», a affirmé mercredi un responsable américain de la Défense.
«Ce serait drôle, si l'on faisait abstraction de la campagne que les Russes ont entreprise en Syrie». Les Etats-Unis ont affirmé avoir expressément visé al-Adnani, dont la mort a été annoncée par le groupe jihadiste. La frappe aérienne a été réalisée par un drone américain Predator qui a tiré un missile Hellfire sur une voiture dans laquelle le porte-parole de Daesh était présumé se trouver, a même précisé un autre responsable américain.
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Moscou a affirmé mercredi avoir tué al-Adnani dans une frappe menée par un bombardier russe Su-34 près du village de Oum Hoch, dans la région d'Alep, qui a tué une quarantaine de combattants. Mais les militaires américains, qui échangent quotidiennement des informations avec leurs homologues russes sur leurs opérations aériennes respectives en Syrie, n'accordent aucun crédit à ces affirmations, selon le porte-parole du Pentagone, Peter Cook.
Un «malentendu» côté russe
«Nous n'avons aucune information qui viennent corroborer les affirmations de la Russie selon lesquelles elle a frappé al-Adnani», a-t-il déclaré mercredi. Il y a peut-être un «malentendu» côté russe, a-t-il suggéré. Le Pentagone affirme de son côté depuis mardi avoir visé le chef jihadiste dans une frappe près d'Al-Bab, dans la province d'Alep, sans se prononcer sur le sort de celui-ci. La mort d'al-Adnani a été annoncée par Daesh.