Daesh apparaît encore plus fragilisé après la mort de l'un de ses stratèges, Abou Mohammed al-Adnani, qui s'ajoute aux revers militaires subis face à ses multiples ennemis.
Le propagandiste des attentats en Occident a été tué à 39 ans dans une frappe, probablement américaine, dans le nord de la Syrie.
Sa liquidation, annoncée mardi soir par Daesh, est la troisième d'un important jihadiste en cinq mois et elle isole encore davantage l'introuvable chef du groupe, le "calife" autoproclamé Abou Bakr al-Baghdadi.
Baghdadi en ligne de mire
"L'assassinat d'Adnani est un signal que Daesh n'est plus en mesure de protéger ses leaders les plus importants", affirme à l'AFP Hicham al-Hachemi, spécialiste des mouvements jihadistes en Syrie et en Irak, deux pays où Daesh a auto-proclamé son califat en 2014.
"Les Etats-Unis pourraient être très proches de tuer Baghdadi la prochaine fois (...) Il ne reste plus à ses côtés que deux fondateurs de Daesh : l'Irakien Abou Abdel Rahmane Iyad al-Oubeidi et le Saoudien Abou Mohammed al-Chemali", selon l'expert.
La liquidation d'Adnani semble être un nouveau succès des renseignements de la coalition antijihadiste menée par les Etats-Unis, qui ont annoncé mardi soir avoir ciblé le dirigeant jihadiste sans toutefois confirmer sa mort.
Washington avait offert une récompense de 5 millions de dollars pour toute information sur Adnani.
"Il est très clair que Daesh est infiltré au niveau de ses dirigeants et que la plupart leurs déplacements sont connus des services de renseignements", estime M. Hachemi.
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Déclin de Daesh ?
Pour Aymenn Jawad Al-Tamimi, autre expert des mouvements jihadistes, sa disparition est "symboliquement importante et, plus largement, une indication du déclin de l'Etat islamique".
"Si une frappe aérienne de la coalition l'a touché, cela montre que la pénétration des renseignements de la coalition est très élevée. Sinon, il n'aurait pas été possible d'éliminer autant de responsables de haut rang", selon lui.
Daesh a annoncé que son porte-parole, de son vrai nom Taha Sobhi Falaha, était décédé dans la province d'Alep "en inspectant les opérations militaires", selon l'agence Amaq, liée au groupe, qui ne précise ni la date, ni les circonstances de sa mort.
"Adnani se déplaçait surtout entre Boukamal et Deir Ezzor (dans l'est de la Syrie) mais il semble que l'importance de la bataille d'Alep l'ait poussé à superviser la bataille lui-même", précise M. Hachemi.