C'est une première dans l'histoire de la Cour Pénale International (CPI). Un jihadiste malien présumé accusé d'avoir ordonné et pris part à la destruction des mausolées classés au Patrimoine mondial de l'humanité à Tombouctou (Mali), a plaidé coupable, lundi 22 août, face aux juges.
«Votre Honneur, j'ai le regret de dire que tout ce que j'ai entendu jusqu'à présent est véridique et reflète les événements», a affirmé Ahmad Al Faqi Al Mahdi. «Je plaide coupable», a-t-il soufflé à l'issue de l'énoncé des charges retenues à son encontre. L'homme est accusé d'avoir «dirigé intentionnellement des attaques» contre neuf des mausolées de Tombouctou et contre la porte de la mosquée Sidi Yahia entre le 30 juin et le 11 juillet 2012.
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Selon l'accusation, il appartenait au groupe Ansar Dine, l'une des filiales d'Al-Quaida qui contrôlait le nord du Mali pendant près de dix mois en 2012, avant d'être en grande partie chassées par une intervention internationale déclenchée en janvier 2013. «Aucune personne ayant détruit ce qui incarne l'âme et les racines d'un peuple ne devrait pouvoir échapper à la justice».
L'accusé demande pardon
Selon son avocat, Ahmad Al Faqi Al Mahdi veut plaider coupable car il est «un musulman qui croit en la justice». Il a d'ailleurs souhaité «demander pardon aux habitants de Tombouctou et au peuple malien», a fait savoir son conseil.