Giuliano Amato, l’auteur de l’article 50, qui permet à un pays européen de quitter l'Union, a déclaré qu’il avait été inséré dans Constitution européenne uniquement pour apaiser les Britanniques.
Giuliano Amato, ancien premier ministre italien, a fait partie de l’équipe qui a travaillé à l’établissement du Traité de Lisbonne avec la Commission Européenne. Lors d’une conférence à Rome, il a déclaré avoir écrit lui-même le fameux article 50. Selon lui, ce dernier a donc été inséré dans la Constitution pour couper court à toute plainte sur l’absence de moyens de quitter l’Union : «Ce devait être une soupape de sécurité tout à fait classique, qui ne devait pas être utilisée».
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«Une catastrophe»
Giuliano Amato a ensuite décrit le Brexit comme «une catastrophe», et assure que David Cameron (ancien Premier ministre britannique) est un «fou» d’avoir organisé un référendum à ce sujet. Plus encore, il a appelé les autres pays européens à ne pas céder à la panique et à ne pas suivre cet exemple.
A ses yeux, les négociations actuelles avec le Royaume-Uni sont un enjeu considérable, et les Européens ne doivent pas céder : «ne donnez pas à la Grande-Bretagne la possibilité de penser que le Brexit est un bon moyen de faire ce qu’ils ont toujours voulu faire : prendre de l’UE ce qui leur convient et se retirer de ce qui ne leur plait pas. Le Brexit est un départ complet de l’Union, et ils se savent bien».
Un «espoir absurde»
Par ailleurs, Giuliano Amato estime encore que les choses peuvent évoluer. Un «espoir absurde», selon ses mots, mais à ses yeux, plus le dossier trainera, plus la position britannique pourrait évoluer. «Plus ils se rendent compte de ce qu’ils sont en train de perdre, plus il y a de chances qu’en 2020 (année des élections générales), il se passe quelque chose». Theresa May, nouvelle Premier ministre du Royaume-Uni a d’ores et déjà annoncé que l’article 50 ne serait pas activé avant 2017, et souhaite que la position de l’Écosse soit précisée avant que ne soit entreprise la sortie de l’UE.