Quelques mois après les agressions sexuelles du Nouvel an à Cologne, l'Allemagne s’apprête à modifier sa définition juridique concernant le viol.
Le code pénal allemand le cantonne aujourd’hui aux relations sexuelles obtenues «par la violence, par une menace portant sur la vie ou l'intégrité corporelle, ou lorsque la victime se trouve «privée de toute défense». Le texte est depuis longtemps critiqué pour son caractère restrictif, car il exclut les rapports imposés sous la menace de représailles professionnelles ou lorsque la victime est ivre, inconsciente ou tétanisée.
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Aussi les députés du Bundestag entendent désormais définir le viol comme tout acte sexuel commis «contre la volonté identifiable d'une autre personne». Ces quelques mots constitueraient un véritable renversement de perspective en Allemagne faisant craindre derrière l’initiative louable de mieux protéger les femmes une multiplication de dénonciations mensongères.
Le gouvernement débordé
En réalité, le gouvernement a été dépassé par cette réforme initié fin 2014. Il s’était d’abord engagé dans une voie prudente. Avant que l'émotion née des centaines d'agressions sexuelles contre des femmes commises le soir du Nouvel an à Cologne qui n'ont abouti à aucune condamnation, et le procès pour «dénonciation calomnieuse» d'une mannequin qui avait porté plainte pour viol, influe sur le travail parlementaire et dicte même des dispositions du nouveau texte.
Ainsi, dans le texte qui sera débattu ce jeudi au Bundestag, le «pelotage» en «groupe» est désormais considéré comme une infraction spécifique. Les étrangers condamnés pour un délit sexuel pourront être expulsés. Des dipsoitions qui ne devraient pas permettre d'échapper, faute de témoin au débat classique : parole de l'un contre parole de l'autre.