Trois mois après les attentats dans l’aéroport et le métro de Bruxelles, les autorités belges sont sur le qui-vive pour éviter un nouveau drame.
Périmètre bouclé, militaires déployés, métros fermés… La scène qui s’est déroulée ce mardi à Bruxelles avait hélas un air de déjà-vu. Durant plusieurs heures, la capitale belge a retenu son souffle alors qu’un homme disant détenir une ceinture d’explosifs s'était retranché dans le centre commercial City 2. Au final, le dispositif s’est avéré factice et l’homme a été interpellé sans souci. Mais cette situation a mis en lumière la menace qui continue de planer sur la Belgique, trois mois après les attentats qui ont fait 32 morts le 22 mars dernier à l’aéroport de Zavantem et dans la station de métro .
De nombreuses arrestations
Ces derniers temps, pas une semaine ne se passe outre-Quiévrain sans que les autorités ne soient confrontées à une nouvelle affaire terroriste. Des faits loin d’être isolés, illustrant l’ampleur du réseau qui gangrène la Belgique. Lundi, six personnes ont ainsi été interpellées (puis relâchées) dans le cadre de l’enquête sur l’attentat manqué du Thalys, le 21 août 2015.
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Le week-end dernier, ce sont pas moins de quarante interpellations qui ont été effectuées, menant à trois inculpations pour «tentative d’assassinat dans un contexte terroriste» et de «participation aux activités d’un groupe terroriste». Selon les médias belges, les inculpés sont des connaissances des kamikazes qui se sont fait exploser le 22 mars. D’autres sources assurent que cette cellule préparait un attentat à l’occasion du match de l’Euro entre la Belgique et l’Irlande.
Et malgré l’envergure de l’opération de police, au cours de laquelle plus de 150 garages ont été perquisitionnés, «aucune arme ni explosif» n’a jusqu’ici été retrouvé, a affirmé le parquet belge, faisant craindre un passage à l’acte toujours possible. Malgré tout, l’Etat Belge se montre rassurant, maintenant son niveau d’alerte au niveau 3 (menace «possible et vraisemblable»), sur une échelle allant jusqu’à 4 (menace «sérieuse et imminente»).
Un pays particulièrement touché
Si les opérations anti-terroristes sont aussi nombreuses en Belgique, c’est qu’elle est considérée par les experts comme la plaque tournante du jihadisme en Europe. Alliant une tradition du grand banditisme à un communautarisme grandissant, le tout confronté à un mille-feuille administratif (pouvoir fédéral, régions et communes cohabitant difficilement) qui complique toute coopération policière, le pays a en effet laissé grandir un phénomène dangereux.
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Avec plus de 700 jihadistes partis en Syrie et en Irak pour seulement 11 millions d’habitants, selon un récent rapport du Soufan Group, les Belges représente ainsi le premier contingent européen proportionnellement à leur population. Une situation d’autant plus dramatique que, selon les services de police du royaume, certains auraient récemment quitté la Syrie pour commettre des attentats en Belgique et en France.