L'opération à coeur ouvert de l'ancien chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, âgé de 79 ans, est terminée et s'est déroulée comme prévu, a annoncé l'hôpital San Raffaele de Milan (nord).
«L'intervention chirurgicale de remplacement de la valve de l'aorte (du coeur, ndlr) du président Berlusconi vient de se terminer», selon un communiqué transmis à la mi-journée. Débutée à 08H00 (06h00 GMT), l'opération a duré environ quatre heures, comme prévu. En marge d'une conférence de presse à Rome, l'un de ses proches, Gianni Letta, a annoncé: «Tout va bien». Selon des médias italiens, citant des sources hospitalières, l'opération n'a généré «aucune complication particulière».
Transféré en soins intensifs
M. Berlusconi a été transféré en soins intensifs, où il devrait passer deux jours, avant une convalescence de plusieurs semaines. L'opération a été conduite par le Dr Ottavio Alfieri, à la tête du service de chirurgie cardiaque de l'établissement milanais.
En début de matinée, la jeune compagne de l'ancien chef du gouvernement, Francesca Pascale, était apparue visiblement émue, un mouchoir à la main, à la fenêtre de la chambre du milliardaire. Selon les médias italiens, les enfants de M. Berlusconi sont présents.
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Le magnat des médias, qui doit fêter ses 80 ans le 29 septembre, avait été admis le 7 juin à l'hôpital San Raffaele, après avoir subi une attaque cardiaque qui avait failli le tuer, selon son médecin. «Je suis évidemment préoccupé», avait-il écrit lundi sur sa page Facebook. «Mais j'ai également été très ému par les très nombreuses manifestations d'estime, de soutien et d'affection qui me sont parvenues de partout, même de la part d'adversaires politiques».
L'actuel chef du gouvernement, Matteo Renzi (centre gauche), lui a souhaité «bonne chance», tandis que le chef du parti populiste et anti-immigrés la Ligue du Nord, Matteo Salvini, parfois allié mais souvent rival à droite, lui a adressé ses «meilleurs voeux pour qu'il retourne vite sur le terrain».
Victime d'un malaise
Jeudi, son médecin personnel, le docteur Alberto Zangrillo, avait expliqué lors d'une conférence de presse qu'il avait été admis mardi «dans un état grave». «Sa vie était en danger et il le savait», a-t-il insisté. Le président de Forza Italia (centre droit), avait été victime d'un malaise le 5 juin, jour du premier tour d'importantes élections municipales partielles en Italie. Il avait à cette occasion voté pour la première fois après trois ans d'interdiction de ses droits civiques dans le cadre d'une condamnation pour fraude fiscale, la seule définitive à ce jour.
«Sévère» dysfonctionnement cardiaque
Pour le docteur Zangrillo, l'opération était «le seul moyen» de remédier à un «sévère» dysfonctionnement cardiaque depuis ce malaise. «La valve doit être remplacée grâce à une chirurgie conventionnelle, qui implique la circulation (du sang) en-dehors du corps», avait-il expliqué, évaluant les risques de l'opération à 2-3%. Déjà victime il y a dix ans d'un malaise cardiaque, Silvio Berlusconi s'était fait poser à l'époque un stimulateur électrique aux Etats-Unis. Ce stimulateur avait été remplacé en décembre à Milan.