Âgée de 15 mois, Shivani passe près de neuf heures par jour en plein soleil, attachée à un rocher sur un site de construction dans l’ouest de l’Inde.
Pieds nus, dans la poussière, Shivani passe neuf heures par jour sous des températures proches de 40 degrés, avec une marge de manœuvre de 1,4 mètres, la taille de la bande de plastique qui la relie à un rocher. Sa mère, Sarta Kalara assure qu’elle n’a pas d’autres choix que d’attacher sa fille pendant qu’elle et son mari travaillent sur le site de construction. «Je l’attache, donc elle ne va pas sur la route. Mon plus jeune fils n’a que trois ans et demi, donc il ne peut pas la garder» explique-t-elle, avant d’ajouter, «il y a beaucoup de trafic sur ce site, je n’ai pas le choix, je fais ça pour sa sécurité».
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Des tentes à l’intérieur du site
La situation de Shivani n’est pas rare en Inde, ou près de 40 millions de personnes sont employées sur des sites de construction similaires. Au moins 20% d’entre eux sont des femmes, et le salaire versé ne leur permet généralement pas d’autre logement que des tentes à l’intérieur du site. Il n’est donc pas rare de voir des enfants jouer dans le sable et la poussière des chantiers.
«Ils ne se soucient pas de nos enfants»
Prabhat Jha, responsable de la protection des enfants à Save the Children India et cité par Reuters a déclaré qu’il «devrait y avoir des installations de crèches, par le gouvernement ou par les entreprises de constructions. Ces enfants devraient pouvoir être accueillis dans des endroits sûrs». Pourtant, Sarta Kalara, la mère de Shivani pense que les gérants du site de construction ne s’intéressent pas à ces questions : «Ils ne se soucient pas de nous ou de nos enfants, ils ne se préoccupent que de leur travail».