Confronté à une triple crise économique, énergétique et politique, qui trouve son origine dans la chute du cours du pétrole, principale manne financière du pays, le Venezuela semble au bord de l’explosion.
Pour tenter d’en sortir, le président Nicolas Maduro a promulgué l’«état d’exception et d’urgence économique», entré en vigueur ce lundi. Si le successeur de Hugo Chavez doit détailler le contenu de ce décret, il a d’ores et déjà ordonné la saisie des usines «paralysées par la bourgeoisie» et l’emprisonnement des entrepreneurs accusés de «saboter le pays».
Des mesures draconiennes mises en place pour garantir l’approvisionnement des produits de base. Mais également pour dénoncer les (supposées) tentatives de déstabilisation de l’opposition qui fomenterait un coup d’Etat. Forte d’une pétition ayant réuni il y a quelques jours près de deux millions de signatures, celle-ci a en effet demandé la tenue d’un référendum afin de révoquer le président. Un scrutin rejeté par le gouvernement.
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Mais face au nombreuses mesures mises en place par Maduro pour alléger les dépenses (coupures d’électricité quotidiennes, services publics opérationnels uniquement deux jours par semaine, etc.), la colère de la population et la tension ne cessent de monter, faisant craindre l’explosion sociale. Selon des responsables des services de renseignement américains cités par le Washington Post, le gouvernement vénézuélien pourrait ainsi être renversé par une insurrection populaire cette année.
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En attendant, les commerces sont pillés régulièrement et des manifestations sont organisées. La prochaine est prévue mercredi. Reste à savoir comment va réagir le gouvernement. Persuadé de devoir faire face à une menace «extérieure», accusant les Etats-Unis de vouloir «en finir avec les courants progressistes en Amérique latine», Maduro a assuré se «préparer à n’importe quel scénario». Toujours soutenu par l’armée, il a ainsi ordonné des exercices militaires nationaux pour samedi.