Malgré les nombreuses mesures du président Maduro, le Venezuela connaît depuis plusieurs mois une crise autant économique, qu’énergétique et politique.
La tension est palpable sur tout le territoire. Pillages de magasins, manifestations populaires, files d’attente interminables devant les administrations… Les Vénézuéliens subissent de plein fouet la crise qui touche leur pays. Confrontée à une inflation qui pourrait atteindre 700 % selon le FMI, la plus élevée du monde, la puissance sud-américaine est dans une situation économique des plus critiques et ne trouve pas de solution. Si bien que près de deux millions de signatures ont été réunies ces derniers jours en faveur d’un référendum pour révoquer le président socialiste Nicolas Maduro, tenu comme responsable du marasme.
Le pétrole trop bas
Cinquième puissance économique d’Amérique latine, le Venezuela est pourtant assis sur une véritable mine d’or (noir). Selon l’Opep, les réserves pétrolières du pays le placent à la première place mondiale, devant l’Arabie Saoudite. Mais sous l’impulsion de l’ancien président Hugo Chavez (de 1999 à 2013), l’économie du pays s’est essentiellement concentrée sur cette ressource, qui représente aujourd’hui 95 % des recettes à l’exportation et 45 % du budget de l’Etat. Le tout en instaurant une gratuité pour de nombreux services, notamment sanitaires. A l’heure où le prix du baril de brut ne cesse de chuter, passant de 120 à 50 dollars dernièrement, Caracas se retrouve avec des caisses vides.
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D’autant que le Venezuela n’est pas aidé par les conditions climatiques. N’ayant pas vu de pluie depuis des mois, le pays voit ses réserves d’eau s'amenuiser, et avec elles ses capacités énergétiques. Si bien que pour éviter la «méga-panne» de courant tant redoutée, qui ferait office d’estocade pour l’industrie pétrolière, le président Maduro a donc tout tenté. Le 25 avril, des coupures de courant de quatre heures par jour sont entrées en vigueur. Le lendemain, les fonctionnaires ont vu leur semaine de travail réduite à deux jours. Et cinq jours plus tard, le pays a changé de fuseau horaire pour profiter plus longtemps de la lumière du jour. Si Maduro a parlé dimanche de «sacrifice nécessaire», le chef du département Amérique latine du Front monétaire international, Alejandro Werner, a récemment estimé que la situation économique du pays «n’est pas tenable à moyen terme».
En quête de soutiens
Aux abois, le Venezuela compte sur ses alliés pour pallier son manque de liquidités et éviter de se retrouver en situation de défaut de paiement. Ces dernières années, Caracas a reçu depuis près de 55 milliards de dollars de la part de la Chine. Pékin risque toutefois de perdre patience si les remboursements tardent trop. Sur le long terme, le pays doit donc repenser sa politique et, à l’image de ce que vient d’annoncer récemment l’Arabie Saoudite, diversifier son économie dans différents secteurs. Mais cela suppose des changements en profondeur, comme la libéralisation des prix et des salaires, qui seraient incompatibles avec le modèle chaviste.