105 tonnes d'ivoire ont été brûlées, ce samedi, dans le parc national de Nairobi en présence du président kenyan Uhuru Kenyatta. Il s'agit de la plus grande quantité «d'or blanc» jamais incinérée en une fois. Un geste symbolique fort pour la lutte contre le braconnage des éléphants décimés pour leurs défenses.
Dans l'après midi, face aux caméras du monde entier et sur fond de savane, le président kényan Uhuru Kenyatta a inséré une torche enflammée dans une pyramide constituée de défenses d'éléphants empilées verticalement sur plus de trois mètres de haut. Dix autres pyramides d'ivoire et une pile de cornes de rhinocéros ont été mises à feu par des invités de marque. Environ 5% du stock mondial d'ivoire est parti en fumée lors de cette crémation publique, à laquelle ont assisté notamment les présidents de l'Ouganda et du Gabon.
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«Perdre nos éléphants, ce serait perdre une partie essentielle de l'héritage qui nous a été confié», a déclaré le président kényan, vendredi 29 avril, lors d'un sommet international sur la question à Nanyuki (centre du pays). Uhuru Kenyatta a appelé à l'interdiction totale du commerce de l'ivoire afin d'empêcher l'extinction de cette espèce à l'état sauvage.
Environ 30000 éléphants sont abattus chaque année pour leurs défenses par des braconniers de mieux en mieux équipés. La conséquence est dramatique : additionnées, les morts naturelles et celles imputées aux braconniers surpassent le taux de reproduction de l'espèce.
1000 euros le kilo
En brûlant l'ivoire dans le parc national de Nairobi, le Kenya entend faire passer un message «fort» qu'il a martelé sans cesse en amont de la crémation: l'ivoire n'a de valeur que s'il se trouve sur un éléphant en vie. Vendredi, le célèbre paléoanthropologue Richard Leakey, qui dirige le Service kényan de la faune (KWS), a lancé un appel aux pays d'Afrique australe, leur demandant de se débarrasser eux aussi de leurs stocks d'ivoire.
«Tant que vous gardez ces stocks, vous suggérez qu'il y aura de nouveau un marché à l'avenir», a-t-il lancé. Le trafic d'ivoire, dont le commerce est interdit depuis 1989 (à de rares exceptions près), est porté par la demande asiatique, essentiellement en Chine où le kilo d'ivoire se négocie environ 1000 euros.