Trois zoos américains ont entrepris d'exfiltrer clandestinement vendredi 11 mars 18 éléphants depuis le Swaziland à destination des Etats-Unis. L'opération, initialement prévue pour le mois de mai, a provoqué l'ire d'associations de défense des animaux qui s'opposaient au projet.
Ces éléphants, trois mâles et 15 femelles âgés de 6 à 25 ans, ont tous dû être sédatés avant d'être placés dans un avion cargo. Leur destination : les zoos de Dallas (Texas), Omaha (Nébraska) et Wichita (Kansas) où ils doivent être montrés au public et utilisés à des fins de reproduction.
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Leur transfert, fait à l'improviste, était initialement prévu pour le mois de mai. Il a surpris "Friends of Animals" ("Les amis des animaux"), une association de défense des animaux qui a été mise au courant de l'exfiltration. L'association, prise de court, devait justement plaider contre le déménagement des éléphants devant la cour fédérale américaine le 17 mars prochain.
Elle a alors déposé une injonction d'urgence devant le tribunal pour arrêter le transfert. Mais les magistrats n'ont pas bloqué l'exfiltration des éléphants, arguant que ceux-ci avaient déjà été drogués et que les laisser au Swaziland pouvait représenter "un danger". Une situation que déplore Michael Harris, l'un des responsables de "Friends of Animals".
"Tout s'est manifestement passé de façon sournoise. En vingt ans, je n'ai jamais vu une situation pareille", a-t-il déclaré. "Droguer et transporter des éléphants dans des caisses est une expérience très traumatisante pour eux. La plupart sont âgés de moins de 12 ans, ce qui signifie qu'ils vont passer les 50 prochaines années à se sentir comme captifs", a-t-il ajouté.
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L'United States Fish and Wildlife Service (FWS ou USFWS), l'agence américaine chargée de la gestion et de la préservation de la faune qui a accordé aux zoos le permis d'importation des éléphants, estime pour sa part que l'opération a potentiellement sauvé les animaux de disparition en raison de la sécheresse intense qui frappe l'Afrique australe.
Dans une déclaration commune, les trois zoos concernés vont eux même plus loin et indiquent que "la tentative des activistes pour retarder la relocalisation des éléphants a pour seule conséquence de nuire aux animaux". Selon eux, sans cette exfiltration, les éléphants auraient été "tués ou déplacés".
Mais les défenseurs des animaux ont fait valoir que les éléphants auraient pu être déplacés ailleurs en Afrique. L'association Groupelephant.com a d'ores et déjà indiqué qu'elle était prête à les déplacer de nouveau en Afrique du Sud, dénonçant l'opération des zoos américains comme une transaction purement commerciale entre eux et les autorités du Swaziland. Lorsque le transfert des éléphants avait été annoncé en février dernier, les zoos avaient annoncé qu'ils feraient en échange une contribution de 450 000 dollars (près de 403 000 euros) à un fonds de conservation de la faune du Swaziland pour la préservation des rhinocéros.