Dans cent jours, le 5 juin prochain, les délégations sportives du monde entier défileront dans le légendaire Stade Maracana, à Rio de Janeiro, pour inaugurer les Jeux olympiques 2016.
Mais l’euphorie de l’attribution de l’événement au Brésil, en 2009, a peu à peu fait place à l’angoisse, en raison des multiples crises auxquelles le pays doit aujourd’hui faire face.
Un climat social délétère
Première incertitude : qui ouvrira les JO ? L’honneur devrait logiquement revenir à la présidente Dilma Rousseff. Mais celle-ci fait l’objet d’une procédure de destitution à la suite d’un scandale de corruption, et pourrait bien ne plus être en fonction début juin. Le Sénat se prononcera à ce sujet mi-mai, et il suffira d’une majorité simple pour suspendre la dirigeante. Les députés ont, eux, déjà approuvé cette destitution.
A lire aussi : Les députés votent en faveur de la destitution de Dilma Rousseff
A cette crise politique inédite depuis la fin de la dictature, en 1985, s’ajoute une crise économique majeure. Le PIB du pays a chuté de 3,8 % en 2015. Dans ce contexte, le comité d’organisation des Jeux a dû tailler jusqu’à 20 % dans son budget opérationnel, réduisant le nombre de volontaires et renonçant à des tribunes provisoires.
Autre conséquence à craindre, les mouvements sociaux, qui pourraient perturber l’événement, comme cela avait été le cas en 2014 pendant le Mondial de football. Fonctionnaires, policiers et enseignants de Rio sont en effet payés en retard depuis janvier, ce qui donne lieu à des grèves et à des manifestations, pour l’instant limitées, mais qui pourraient prendre de l’ampleur.
VIDÉO - JO Rio 2016 : 2 morts dans l'effondrement d'une piste cyclable récemment inaugurée > https://t.co/eU98QGgdqt pic.twitter.com/O3SkBEkBdY
— RTL France (@RTLFrance) 22 avril 2016
Une colère à laquelle se joindra peut-être celle des ouvriers, alors qu’un rapport de l’inspection du travail a révélé la mort de 11 d’entre eux au cours des travaux. Si la plupart des chantiers sont terminés, des incertitudes subsistent sur l’inauguration d’une nouvelle ligne de métro, dont la construction a pris un retard considérable.
Une menace sanitaire réelle
Les derniers rebondissements politiques l’ont presque éclipsé, mais le virus Zika reste une menace importante. Quelque 1,5 million de cas ont été recensés en deux ans au Brésil, principal foyer de l’épidémie. Et si le nombre de nouvelles contaminations tend à diminuer, la prudence reste de mise. Une menace qui pourrait avoir des conséquences sur la fréquentation des tribunes.
A lire aussi : Le virus Zika peut se transmettre d'homme à homme
Autre préoccupation sanitaire, la pollution de la baie de Rio. Faute d’un système de traitement des eaux usées couvrant la totalité de la mégalopole, des rivières d’immondices se déversent quotidiennement dans la baie par les égouts.
Enfin, dernière source d’inquiétudes, la menace terroriste. Signe de l’aggravation du risque ces derniers mois, les Jeux seront encadrés par 80 000 policiers, soit le double des effectifs mobilisés pour ceux de Londres, il y a quatre ans.