Paris, San Bernardino, Istanbul, Djakarta, Bruxelles… En multipliant les attentats, Daesh s’est imposé comme une menace globale, n’attaquant pas seulement ses opposants au Moyen-Orient, mais aussi d’autres pays musulmans et ses «ennemis» occidentaux.
Une situation qui a poussé Barack Obama à profiter du sommet international sur le nucléaire, jeudi et vendredi à Washington, pour organiser une réunion dédiée à cette menace. Les cinquante chefs d’Etat présents, parmi lesquels François Hollande, cherchent notamment le moyen d’éradiquer le problème jihadiste à la source, en Syrie.
Une puissance territoriale
C’est en effet sur place que Daesh assied une partie de son califat. La ville de Raqqa est ainsi l’un des deux principaux fiefs du groupe, qui contrôle toujours une part importante du territoire national. Le pays abrite en outre de nombreux camps d’entraînement, destinés à la fois aux combattants islamistes de la région, mais aussi aux jihadistes occidentaux. La plupart des terroristes ayant récemment perpétré des attentats en Europe se sont en effet rendus sur place, afin de s’aguerrir.
Face à cette puissance territoriale, une coalition internationale s’est mise en place au fil des derniers mois. La France a d’ailleurs renforcé sa participation l’hiver dernier, après les attaques de Paris. Et ces opérations commencent enfin à porter leurs fruits, puisque des infrastructures pétrolières et des réserves de cash, elles aussi tombées aux mains du groupe, ont été détruites. Grâce aux troupes kurdes au sol, la ville de Kobané a été libérée.
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Parallèlement, la Russie a mené sa propre opération au côté de Bachar al-Assad, permettant de reprendre, voici quelques jours, la cité antique de Palmyre. Daesh a ainsi perdu 25 % de son territoire depuis la proclamation du califat, en 2014, mais garde un pouvoir de nuisance immense dans le secteur. Et donc, via ses kamikazes, à l’international.
Une transition politique urgente
Mais vaincre militairement Daesh ne saurait suffire à éradiquer la menace terroriste ; encore faut-il stabiliser la Syrie, comme l’espèrent les chefs d’Etat réunis aujourd’hui. En proie à la guerre civile depuis mars 2011, le pays est plongé dans le chaos et risque de demeurer un terreau du jihadisme mondial s’il ne trouve pas une issue politique.
Or, après des mois de négociations infructueuses, une solution semble s’esquisser à Genève, où se tiennent des négociations indirectes. Preuve de l’apaisement en cours, Bachar al-Assad a déclaré jeudi, à la presse russe, être prêt à accepter des élections anticipées si le peuple le demandait. Une concession certes timide, mais à laquelle le président syrien s’était jusque-là opposé. A Genève, la perspective d’un gouvernement de transition permet donc d’espérer.