Au dernier jour d'une visite historique, Barack Obama a défendu mardi avec force la liberté d'expression pour tous les Cubains, affirmant être venu à La Havene pour "enterrer le dernier vestige" de la Guerre froide.
"Creo en el pueblo cubano", a lancé le président américain en espagnol, avant de se répéter en anglais :"Je crois en le peuple cubain", lors d'un discours retransmis en direct à la télévision depuis un grand théâtre de La Havane. Présent au théâtre Alicia alonso, le président cubain Raul Castro n'a pas manifesté la moindre émotion pendant la plus grande partie du discours mais a applaudi lorsque Barack Obama a appelé le Congrès américain à lever l'embargo et lorsqu'il a évoqué Nelson Mandela.
Plaidant pour l'amélioration des relations entre les deux pays, figées pendant un demi-siècle, Barack Obama a livré un véritable plaidoyer pour les libertés dans le pays communiste. "Je pense que les citoyens devraient être libres d'exprimer leurs opinions sans peur, de critiquer leur gouvernement et manifester de manière pacifique", a déclaré Barack Obama devant quelque 1 300 personnes. "Je crois que les électeurs devraient pouvoir choisir leur gouvernement dans des élections libres et démocratiques", a-t-il martelé, sous les applaudissements.
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"J'ai clairement dit que les Etats-Unis n'avaient ni la capacité ni l'intention d'imposer des changements à Cuba", a-t-il ajouté. "Les changements à venir dépendront du peuple cubain", a-t-il martelé. Le président a reçu une salve d'applaudissements lorsqu'il a appelé, comme il l'a déjà fait à de très nombreuses reprise, la Congrès américain à lever l'embargo qui étrangle l'économie cubaine depuis 1962. "C'est un poids pour le peuple cubain et cela n'a plus lieu d'être", a-t-il lancé. "C'est un poids pour les Américains qui veulent travailler et investir à Cuba", a-t-il ajouté. "Il est temps de le lever !". "Si se puede!" (Oui, c'est possible), a-t-il lancé en conclusion, en reprenant à son fameux slogan "Yes we can!".
Avec cette tribune inédite, Barack Obama s'est aussi adressé à la communauté cubaine en exil : quelque deux millions de personnes, dont la moitié vit à Miami, en Floride. Le changement démographique parmi les exilés a modifié la donne : la nouvelle génération, qu'elle soit née aux Etats-Unis ou fraîchement immigrée, ne partage en effet pas la ferveur anti-Castro des années 1960 à 1980.