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Migrants : l'Onu s'alarme du projet d'accord UE-Turquie

Evacuation d'une femme blessée lors d'une distribution de nourriture le 10 mars 2016 à Idomeni à la frontière de la Grèce et de la Macédoine [DIMITAR DILKOFF / AFP] Evacuation d'une femme blessée lors d'une distribution de nourriture le 10 mars 2016 à Idomeni à la frontière de la Grèce et de la Macédoine [DIMITAR DILKOFF / AFP]

Le projet d'accord UE-Turquie sur les migrants suscite des questions sur sa compatibilité avec les droits de l'Homme: l'ONU a jugé "illégales" les expulsions collectives envisagées, et plusieurs membres des 28 se sont inquiétés de possibles compromissions avec le régime islamo-conservateur d'Ankara.

L'Allemagne, qui a déjà accueilli plus d'un million de migrants, a en revanche défendu ce plan, dénonçant avec la Grèce la récente fermeture "unilatérale" de la route des Balkans. A Genève, le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme a fait part jeudi de ses "graves inquiétudes" face au projet d'accord entre l'UE et Ankara, qui prévoit de renvoyer vers la Turquie tous les migrants, y compris les demandeurs d'asile syriens qui fuient la guerre dans leur pays.

En échange, les Européens s'engageraient, pour chaque Syrien renvoyé, à transférer un réfugié syrien depuis la Turquie vers le territoire de l'UE.

Des enfants, le 10 mars 2016, dans le camp grec d'Idomeni, à la frontière avec la Macédoine [DIMITAR DILKOFF / AFP]
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Des enfants, le 10 mars 2016, dans le camp grec d'Idomeni, à la frontière avec la Macédoine

"Je suis notamment préoccupé par les possibles expulsions collectives et arbitraires, qui sont illégales", a déclaré Zeid Ra'ad Al Hussein, devant le Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies. "Les restrictions aux frontières" qui ne prennent pas en considération le parcours de chaque individu "violent le droit international et européen".

Il a indiqué qu'il comptait discuter de ces questions avec les responsables européens lors de sa visite à Bruxelles au début de la semaine prochaine, avant le sommet de l'UE des 17 et 18 mars.

Contesté par les ONG, le projet UE-Turquie est aussi loin de faire l'unanimité au sein des 28. Plusieurs membres de l'UE ont exprimé leurs doutes, inquiets de sa faisabilité mais aussi d'éventuelles compromissions avec le pouvoir du président turc Recep Tayyip Erdogan, taxé de dérive autoritaire.

Les ministres epagnol de l'Intérieur,Jorge Fernandez Diaz, néerlandais de la Justice, Ard van der Steur,  et allemand de l'Intérieur Thomas de Maiziere lors d'une réunion sur la crise migratoire le 10 mars 2016 à Bruxelles [EMMANUEL DUNAND / AFP]
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Les ministres epagnol de l'Intérieur,Jorge Fernandez Diaz, néerlandais de la Justice, Ard van der Steur, et allemand de l'Intérieur Thomas de Maiziere lors d'une réunion sur la crise migratoire le 10 mars 2016 à Bruxelles

 

Les ministres de l'Intérieur des 28 se sont réunis jeudi à Bruxelles pour examiner les nombreux "détails" de l'accord à affiner.

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