Dans une longue interview au magazine belge Knack, l'ex-fiancée de Salah Abdeslam raconte son incompréhension après les attentats de Paris.
"Quand nous sommes allés diner ensemble le 10 novembre (...), je voyais bien que ça ne tournait pas rond", rapporte la jeune femme. "J'ai commencé à pleurer. Lui aussi. Il m'a dit que s'il ne parvenait pas à m'épouser dans cette vie, on se marierait au paradis". Mais malgré son inquiétude et son incompréhension, elle ne s'est, bien sûr, pas douté un instant qu'il préparait une attaque terroriste. Interrogée sur l'éventualité de voir son ex-fiancé se rendre, sa réponse est sans appel : "je pense qu'il préférerait encore mourir".
L'ex-fiancée de Salah Abdeslam : "Se rendre, lui ? Je pense qu'il préfère mourir" https://t.co/brcspG2i2q pic.twitter.com/dKCxStN91t
— LEVIF / L'EXPRESS (@LeVif) 24 février 2016
La jeune Bruxelloise, qui s'exprime sous couvert d'anonymat, avait 16 ans lorsqu'elle a rencontré Salah Abdeslam, de deux ans son ainé, à Molenbeek. Elle explique qu'à ce moment-là, il n'était absolument pas religieux. Pas plus, selon elle, qu'Abdelhamid Abaaoud, soupçonné d'être le cerveau du 13 novembre, et déjà "un de ses meilleurs amis" à l'époque.
"Sa mère me suppliait de le convaincre de rester"
Lorsque un an après le début de leur relation, Salah Abdeslam passe moins de temps avec elle car "il pensait surtout à s'amuser", c'est Abdelhamid Abaaoud que la jeune femme accuse d'avoir "une mauvaise influence" sur lui. Toujours pas de religion en jeu, au contraire.
En 2011, alors que le couple vient de se fiancer, Salah Abdeslam est licencié de la STIB, la compagnie bruxelloise de transports en commun, pour faits criminels. Il passe un mois en prison, tandis qu'Abdelhamid Abaaoud reste six mois derrière les barreaux. La jeune femme assure n'avoir jamais su l'objet de cette condamnation, son fiancé ayant toujours refusé d'en parler.
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Ce n'est qu'à partir de mi-2014 que le jeune homme commence à s'intéresser à la Syrie. Abdelhamid Abaaoud est alors déjà sur place. Salah Abdeslam tente à plusieurs reprise de convaincre sa fiancée de partir avec lui. "Sa mère me suppliait tout le temps de le convaincre de rester", explique-t-elle. Finalement, il ne se rendra pas à Syrie, contrairement à son frère Ibrahim.
Lorsqu'il disparaît le 13 novembre, c'est là-bas qu'elle l'imagine. Avant d'apprendre, le surlendemain, l'impensable réalité.