L'armée russe a annoncé mercredi avoir commencé à discuter d'un cessez-le-feu avec les groupes rebelles de cinq régions, alors qu'une trêve aux modalités définies par Moscou et Washington doit entrer en vigueur vendredi.
Des militaires russes "travaillent déjà avec les représentants de groupes (rebelles) dans différentes localités des provinces de Hama, Homs, Lattaquié, Damas et Deraa", a déclaré dans un communiqué le porte-parole du ministère russe de la Défense, le général Igor Konachenkov, sans préciser le nom des groupes.
Pour encadrer ce travail, un "centre de coordination pour le cessez-le-feu", fort d'une cinquantaine de personnes, a été mis en place par le ministère, a-t-il annoncé. "Au cours des deux derniers jours, le centre a déjà reçu des dizaines d'appels avec des lieux concrets" où sera appliquée la trêve, a-t-il précisé, ajoutant que chaque appel était "soigneusement vérifié".
Le centre diffuse dans toute la Syrie un numéro de téléphone et une adresse email, destinés à recevoir "les appels de représentants des autorités locales et de groupes armés concernant leur volonté de cesser les hostilités et d'entamer des négociations de paix", a-t-il expliqué.
En parallèle, l'armée russe a transmis données et informations aux Etats-Unis "comme cela était prévu par l'accord russo-américain concernant le cessez-le-feu en Syrie", a indiqué le général Konachenkov.
"Un jour s'est écoulé. Nous n'avons reçu pour l'instant aucune donnée de la part de nos partenaires" américains, a-t-il déploré.
Moscou poursuit son offensive diplomatique en vue de faire respecter la trêve, dont les modalités ont été fixées par la Russie et les Etats-Unis, et a affirmé qu'elle fera "le nécessaire" pour que le régime de Damas interrompe les combats.
Vladimir Poutine a dit espérer que les États-Unis, qui appuient les groupes rebelles, feraient "la même chose" avec eux.
Le chef d'Etat syrien Bachar al-Assad s'est de son côté dit "prêt" à respecter le cessez-le-feu lors d'un entretien téléphonique mercredi avec M. Poutine.
Cependant, "l'accord russo-américain ne satisfait pas tout le monde", a remarqué le général.
"Surtout dans le nord de la Syrie, où la Turquie continue de tirer à l'artillerie lourde à partir de son territoire sur des villages frontaliers syriens", a-t-il dénoncé, alors qu'Ankara et Moscou, aux positions diamétralement opposées sur le conflit syrien, connaissent de vives tensions.