Le président syrien Bachar al-Assad dit vouloir être d'ici dix ans "celui qui aura sauvé son pays" et reconnait l'importance pour l'armée syrienne de l'aide russe et iranienne, dans une interview publiée samedi sur le site internet du quotidien espagnol El Pais.
"Dans dix ans, je veux avoir été capable de sauver la Syrie, mais cela ne signifie pas que je serai encore président", déclare le chef d'Etat syrien, au pouvoir depuis 2000. "La Syrie ira bien et moi je serai celui qui a sauvé son pays", dit-il.
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Dans dix ans "si le peuple syrien veut que je sois au pouvoir, j'y serai, et s'il ne le veut pas je n'y serai pas", ajoute-t-il.
Assad déclare en outre à El Pais que "sans aucun doute, le soutien russe et iranien a été essentiel" dans la progression de ses troupes face aux forces d'opposition. "Nous avons besoin de cette aide pour une raison simple, c'est que 80 pays soutiennent les terroristes de différentes façons, affirme M. Assad. Certains directement, avec de l'argent, un soutien logistique, des armes ou des combattants. D'autres leur offrent un appui politique dans les différentes enceintes internationales".
Avance | Entrevista de David @alandete a Bachar el Asad: “En diez años seré la persona que ha salvado a Siria” https://t.co/HQPou5FOUe
— EL PAÍS (@el_pais) 20 Février 2016
L'armée russe mène depuis le 30 septembre une intense campagne de frappes aériennes contre des "cibles terroristes" qui a permis à l'armée loyale au président de reprendre la main sur le terrain.
La Syrie est depuis 2011 en proie à une guerre civile opposant troupes fidèles au régime, groupes armés d'opposition et groupes jihadistes, qui a fait 260 000 morts et plusieurs millions de réfugiés.
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Un cessez-le-feu, négocié entre les Etats-Unis, la Russie et leurs principaux alliés, devait entrer en vigueur vendredi mais n'a pas été respecté.
Assad, qui avait exprimé le 13 février dans une interview à l'AFP vouloir reconquérir toute la Syrie, a annoncé être "prêt" à un cessez-le-feu - quoique préférant parler de "cessation des opérations" - mais en posant des conditions.
Parmi elles, "interdire à d'autres pays, notamment la Turquie, d'envoyer plus d'hommes et d'armes ou tout type de soutien logistique aux terroristes".