Depuis plusieurs années, la Russie envisage de débarrasser ses administrations de Windows, au profit de Linux. Un souhait que German Klimenko, le nouveau responsable de la politique numérique du Kremlin, vient de réitérer.
Il s'est exprimé cette semaine dans une interview accordée à Bloomberg et il n'y va pas par quatre chemins. German Klimenko s'en prend ainsi d'abord à tous les géants américains de l'informatique, comme Google et Apple, qu'il accuse de ne pas respecter la fiscalité du pays.
"Quand vous achetez une application sur Google Play ou sur l’App Store partout en Europe, la TVA est prélevée sur le lieu de paiement, mais pas ici, dans notre république bananière. De nouvelles taxes sont en vue...", a ainsi indiqué le chef de la politique numérique et technique du Kremlin, nommé en décembre 2015 par Vladimir Poutine.
De plus, German Klimenko accuse Windows d'être une menace pour la sécurité nationale russe. Un danger qui se serait accru dans le contexte international actuel tendu, marqué par les sanctions prises par les Etats-Unis à la suite de l'intervention de la Russie en Crimée.
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Le responsable de la politique numérique du Kremlin utilise ainsi une image quelque peu hasardeuse pour expliquer la perte de confiance envers le célèbre système d’exploitation de Microsoft. "C’est un peu comme lorsqu’une femme voit son mari avec une autre femme, même s'il prête serment après, la confiance est perdue", a-t-il déclaré.
Si, depuis 2010, les autorités de Moscou font régulièrement état de leur souhait d'enlever Windows de tous leurs ordinateurs gouvernementaux, elles pourraient bien cette fois franchir le pas.
Selon German Klimenko, 22 000 collectivités territoriales seraient déjà prêtes à lui préférer Linux. Ce système d'exploitation concurrent a été créé au début des années 1990, dans le cadre du projet Debian, du nom d'une organisation communautaire dont le but est le développement de systèmes d'exploitation basés exclusivement sur des logiciels libres.