La Corée du Nord a lancé une fusée de longue portée dimanche matin en dépit des avertissements des Etats-Unis et de la Corée du Sud, a annoncé le ministère sud-coréen de la Défense. Le Conseil de sécurité se réunit en urgence dimanche.
Le régime le plus fermé au monde avait averti mardi de son intention de lancer prochainement une fusée transportant un satellite. La Corée du Nord assure que son programme spatial a des visées purement scientifiques, mais les Etats-Unis et leurs alliés y voient une couverture pour son programme de développement de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM).
Cette annonce constitue une surenchère de Pyongyang face à la communauté internationale, qui tente de durcir les sanctions contre le régime le plus isolé au monde.
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Un test de missile balistique représenterait "un nouvel acte déstabilisateur et provocateur", avaient averti le président américain Barack Obama et son homologue chinois Xi Jinping, vendredi au cours d'un entretien téléphonique.
Pyongyang avait avancé samedi la date du lancement de sa fusée, informant les agences de l'ONU qu'il aurait lieu entre les 7 et 14 février, selon un document dont le gouvernement sud-coréen a publié une copie.
Depuis jeudi, des images satellite ont fait état de mouvements plus marqués de personnes et d'équipements autour de la rampe de lancement et d'une réserve de carburant sur le complexe de Sohae dans le nord-ouest du pays, avait rapporté vendredi un quotidien japonais citant une source du département américain de la Défense.
Condamnations unanimes
La France a condamné le tir de la fusée par les autorités de Pyongyang et appelle "à une réaction rapide et sévère" de la communauté internationale "dès aujourd'hui", a fait savoir l'Elysée dans un communiqué.
La France dénonce avec fermeté la nouvelle violation par la Corée du Nord des résolutions du conseil de sécurité pic.twitter.com/mkmuazxKHa
— Élysée (@Elysee) 7 Février 2016
Un peu plus tôt, la Russie a jugé le lancement par la Corée du Nord d'une fusée à longue portée "très dommageable" pour la sécurité régionale, y compris celle de Pyongyang alors même que les Etats-Unis ont dénoncé une action "déstabilisatrice et provocatrice".
La Chine, principale alliée de la Corée du Nord, a, par la voix d'une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères,"exprimé ses regrets" après l'annonce par Pyongyang du placement en orbite d'un satellite, au moyen d'une fusée à longue portée.
Réunion en urgence du Conseil de sécurité
Le Conseil de sécurité se réunira d'urgence dimanche à New York ont indiqué des diplomates. La réunion commencera à 11h00 locales et prendra la forme de consultations à huis clos. Cette réunion a été demandée par les Etats-Unis et le Japon, membres du Conseil, et la Corée du sud.
Dans une lettre conjointe à la présidence vénézuelienne du Conseil réclamant cette réunion, Washington et Tokyo soulignent que "le lancement aujourd'hui d'un prétendu "satellite" par la Corée du Nord est une violation des résolutions pertinentes de l'ONU" qui interdisent à Pyongyang toute activité balistique ou nucléaire.
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Ce tir a été effectué alors que la communauté internationale peine toujours à trouver un consensus sur la façon de réagir au dernier essai nucléaire mené par Pyongyang le 6 janvier.
Washington et Pékin, seul allié de Pyongyang, continuent de négocier depuis des semaines sur un projet de résolution du Conseil censé répliquer à cet essai, sans succès jusqu'ici.
La Corée du Nord est déjà frappée de lourdes sanctions internationales à la suite de ses tirs balistiques et de trois essais nucléaires, menés en octobre 2006, mai 2009 et février 2013.