L'association de victimes des attentats du 13 novembre qui vient de se constituer vise à générer de la "fraternité" et "agir pour la vérité", a déclaré mercredi Georges Salines, son président, à l'AFP.
"Il est important que les personnes concernées puissent se rencontrer et défendre leurs intérêts", a estimé Georges Salines, dont la fille Lola, 28 ans, a perdu la vie au Bataclan.
"Dans cette très grande mésaventure qui nous est arrivée, on a un avantage par rapport à une personne qui aurait perdu un enfant dans un accident de la route, qui aurait été seule: on a été entouré par le deuil national et même mondial. Mais c'est un peu abstrait", a-t-il estimé. "Le fait de rencontrer d'autres parents est une émotion particulière. On se sent solidaire", a poursuivi Georges Salines, médecin de 58 ans. Lui qui n'avait jusqu'au week-end dernier, quand l'association a été constituée, conversé avec aucune autre victime ou proche de victime, a qualifié ces discussions d'"importantes" pour lui.
Une quinzaine de membres
L'association, baptisée "13 novembre : fraternité et vérité", qui compte pour l'instant une quinzaine de membres, a donc été créée afin d'"agir pour la manifestation de la vérité" en étant "attentif à ce que fait la justice" et stimuler "la fraternité entre ses membres", afin de leur permettre de "supporter l'insupportable", explique-t-il. "On veut aussi participer aux retours d'expérience sur les évènements. Car on se rend compte que tout n'a pas fonctionné de manière optimale, dans l'information comme dans l'accompagnement", note Georges Salines.
Les attentats jihadistes de Paris et Saint-Denis, revendiqués par Daesh, sont les plus sanglants jamais commis en France, avec 130 morts et des centaines de blessés.
La création de l'association de victimes avait été annoncée en début de semaine par la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs (Fenvac). "Nous allons demander un changement de la loi pour permettre à une association de victimes d'un attentat de pouvoir se constituer partie civile à l'enquête judiciaire", avait déclaré à l'AFP le secrétaire général de la Fenvac, Stéphane Gicquel. Chaque victime peut déjà se constituer partie civile en son nom propre.