Le Vatican a critiqué la caricature de la couverture du numéro spécial de Charlie Hebdo marquant le premier anniversaire de l’attentat du 7 janvier et représentant un dieu armé.
Dévoilée dimanche, la Une met en scène un dieu vêtu d’un habit ensanglanté et armé d’une kalachnikov, sous le titre : «1 an après, l’assassin court toujours».
Un dessin qui ne passe pas auprès du Vatican. «Derrière le drapeau trompeur d’une laïcité sans compromis, l’hebdomadaire oublie encore une fois ce que tant de dirigeants religieux de toutes appartenances ne cessent de répéter pour rejeter la violence au nom de la religion : utiliser dieu pour justifier la haine est un véritable blasphème», souligne dans son édition de mardi l’Osservatore Romano, le quotidien du Saint-Siège.
Et de poursuivre : «Dans le choix de Charlie Hebdo, il y a le triste paradoxe d’un monde de plus en plus attentif au politiquement correct au point de frôler le ridicule, mais qui ne veut ni reconnaître, ni respecter la foi en dieu de tout croyant, quelle que soit sa religion».
Pas la première critique du Vatican
Ce n’est pas la première fois que le Vatican critique le journal satirique. En janvier dernier, quelques jours après l’attentat de Charlie Hebdo, le pape François avait estimé que la liberté religieuse comme la liberté d’expression étaient deux valeurs inaliénables, ajoutant que la liberté d’expression ne devait pas être utilisée pour en faire un droit à l’offense et à l’insulte.
Si quelqu’un dit « un gros mot sur ma mère, il doit s’attendre à recevoir un coup de poing», avait argumenté le souverain pontife. «On ne peut pas provoquer, on ne peut pas insulter la foi des autres», avait insisté François.